Bernie Ecclestone, le grand argentier de la Formule 1, a menacé de sévères représailles les écuries tentées d'organiser un championnat parallèle si elles ne parviennent pas à un accord sur le règlement 2010 avec la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

«Si quelqu'un allait voir les gens avec qui nous sommes sous contrat, les entreprises, les télévisions, nous le regarderions très attentivement», a déclaré Ecclestone au quotidien britannique Daily Express.

«Ce serait de l'incitation à rompre un contrat, ce que je ne fais pas moi-même, donc je ne resterais pas en retrait à regarder les choses se faire. Chaque action (en justice) intentée pourrait aller jusqu'à des centaines de millions de livres, qui sait ?», a-t-il averti.

La FIA et l'association des écuries (Fota) sont en litige au sujet du règlement 2010, qui instaure un plafonnement des budgets à 45 millions d'euros (salaires des pilotes et dépenses marketing exclus) pour les écuries le souhaitant, qui en échange bénéficieront d'avantages techniques indéniables, ce que craignent les grandes équipes.

La Fota a fixé un ultimatum à la FIA dont l'échéance tombe vendredi, posant comme préalable à toute inscription définitive pour le Championnat 2010 que soient réglés les problèmes réglementaires avec la FIA et le volet commercial (accords Concorde) avec la Formula One Management (FOM) de Bernie Ecclestone.

Cause de rupture

Ferrari, Renault, Toyota, Red Bull et Toro Rosso ont menacé de quitter la F1 au terme de la saison 2009 et de monter un championnat parallèle si ces conditions n'étaient pas remplies.

Selon le Daily Express, des contrats lient pourtant la FOM à Red Bull et Toro Rosso, ainsi qu'à Williams et Force India - ces deux dernières équipes étant les seules du plateau actuel à s'être inscrites sans condition pour la saison prochaine -, jusqu'en 2012.

Ferrari, également sous contrat, estime que les changements réglementaires voulus par la FIA pour 2010 constituent une cause de rupture et qu'elle n'est en conséquence plus tenue de les respecter.

«Ce n'est pas comme ça que nous le voyons. Nos avocats le défendront longuement, a réagi Ecclestone. Mais à part ces écuries, je ne suis pas sûr que les dirigeants d'équipes comme Toyota et BMW Sauber, qui cherchent à diminuer les coûts de la F1, financeront des écuries qui s'en iront de la F1. Cela coûte beaucoup d'argent de monter un championnat», a-t-il rappelé.