Les pilotes de Formule 1 ont réprimandé jeudi Max Mosley, le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), pour avoir déclaré que leur sport pouvait se passer de Ferrari.

Ils craignent que leur sport sorte grand perdant si une telle hypothèse devenait réalité.

L'écurie Ferrari, présente depuis l'origine lors des 60 saisons de la reine des disciplines automobiles, a critiqué le projet de limitation des budgets en 2010 qui pourrait modifier la donne en offrant des moyens techniques gratuits à ceux d'accord pour abaisser les coûts .

Ferrari n'a pas menacé de quitter la Formule 1, mais Mosley a répondu aux critiques de l'écurie au cheval cabré en indiquant que la F1 pourrait survivre sans son fleuron italien.

Les pilotes ne sont pas du tout d'accord.

«Sans Ferrari, ce n'est plus de la Formule 1», a déclaré jeudi Giancarlo Fisichella, le pilote de Force India avant le Grand Prix d'Espagne.

Le pilote Renault Fernando Alonso estime que le futur sans l'écurie basée à Maranello est «impossible», alors que le pilote BMW Sauber Nick Heidfeld a jugé les propos de Mosley à côté de la plaque.

«C'est étrange d'entendre cela de sa part, car je pensais que l'on était à l'écoute des supporters du monde entier. Et Ferrari est à coup sûr le plus grand nom de la Formule 1 avec le plus grand nombre de supporters, a déclaré Heidfeld. De plus, Ferrari est là depuis le début, il appartient à la F1.»

Les pilotes actuels et passés de Ferrari ont préféré ne pas réagir à cette polémique.

«Je pense qu'il y a un tel jeu politique autour de la F1 en ce moment que je ne veux pas me retrouver au milieu, a déclaré Felipe Massa, le pilote de la Scuderia. Ce serait bien d'avoir plus de sport et moins de politique, c'est tout ce que je peux dire.»

L'ancien pilote Ferrari Barrichello a refusé de répondre aux questions, les jugeant «polémiques».

Mark Webber, le pilote Red Bull, ne comprend la position de Mosley ni sur Ferrari ni sur la réduction des budgets.

«Je pense que la limitation des budgets pourrait permettre dans le futur de rendre le sport viable. Mais avoir deux règlements, pour moi comme pilote, ce n'est pas du tout attrayant, a déclaré l'Australien. Je veux que le gars de l'autre côté du court de tennis ait la même raquette que moi.»

L'Association des écuries de F1 souhaite avoir rapidement des discussions avec les dirigeants du sport sur cette proposition de limitation de budget qui prévoit un plafond avec pour contrepartie une aide technique pour les écuries favorables à la mesure.