L'écurie Ferrari reproche à la Fédération internationale de l'automobile de nuire au sport avec son projet d'instaurer un plafonnement des budgets volontaire, dans une lettre que son président Luca di Montezemolo a fait parvenir à la FIA.

Dans une autre tentative visant la réduction des coûts de la F1, le Conseil mondial du sport automobile a fait savoir, jeudi, que les équipes qui accepteraient de plafonner leur budget à 40 millions de livres (53 millions $ Can) bénéficieraient de plus de liberté technique l'année prochaine.

Mais dans une lettre adressée au président de la FIA, Max Mosley, et publiée dans des quotidiens britanniques, Di Montezemolo a estimé que cette mesure était «fondamentalement injuste».

Dix équipes avec deux voitures chacune disputent le championnat du monde de Formule 1 cette saison mais ce chiffre pourrait passer à 13 équipes et 26 voitures en 2010. Le Conseil mondial a également interdit les ravitaillements en course de façon à ne plus avoir à transporter tout le matériel nécessaire.

Di Montezemolo a expliqué que ce système divisera les équipes en deux groupes - celles qui opèrent avec un budget plafonné et moins de contraintes techniques et celles qui continuent à dépenser plus du double mais avec moins de liberté.

«Il y a des doutes, notamment, si deux catégories d'équipes devaient être créées. Inévitablement une des catégories prendrait l'avantage sur l'autre. Le championnat sera ainsi fondamentalement inéquitable et, peut être, même biaisé, a écrit Di Montezemolo, selon le Times de Londres et le Daily Telegraph.

«Cela créerait de la confusion dans l'esprit du public et pourrait nuire à l'image de la Formule 1, a-t-il ajouté. Je ne crois pas que c'est opportun, sachant tout ce que représente la F1 pour ses intervenants et son public.»

En réponse à Di Montezemolo, Mosley a réitéré la nécessité de diminuer les coûts, surtout après le retrait de Honda en raison du contexte de crise économique mondiale.

«Nous ne pouvons nous permettre de nous asseoir et d'attendre, dans l'espoir que la situation ne deviendra pas pire, a mentionné Mosley. En dépit de mes requêtes répétées, aucun constructeur ne m'a certifié qu'il poursuivrait en Formule 1. On peut en perdre un autre à tout moment.

«Si nous voulons réduire le risque, il faut permettre l'arrivée de nouveaux entrants. Et réduire drastiquement les coûts. C'est extrêmement urgent et on s'y prend déjà tard.»

Au mois de janvier, les équipes avaient accepté à l'unanimité une série de mesures pour réduire les coûts, dont la réduction des essais privés et la fourniture de moteurs aux petites équipes à partir de 2010.