Ridiculisée dimanche au Grand Prix de Bahreïn, d'où elle n'a ramené aucun point, après une performance indigne de son rang, l'écurie BMW Sauber, qui se voulait à la lutte pour le titre, semble s'enfoncer toujours plus dans une saison cauchemardesque.

L'écurie allemande a commencé sa course à Sakhir de la plus mauvaise des manières : elle a raté complètement ses qualifications. Ni le Polonais Robert Kubica ni l'Allemand Nick Heidfeld ne faisaient partie des dix voitures les plus rapides, ce qui hypothéquait leurs chances en course.

Partis respectivement 13e et 14e, les deux pilotes se rentraient en plus dedans dès le premier virage. «Ma course s'est terminée dès ce moment», a résumé Kubica, quatrième du classement pilote en 2008.

«C'est devenu très compliqué. Pendant longtemps, ma voiture était lourde. Nous n'allions nulle part avec notre rythme» de course, a souligné le Polonais, visiblement désappointé.

«Le résultat est un désastre», a déclaré sans ambages son coéquipier. «Au début, je pensais que ma suspension était cassée. Mais il fallait seulement remettre le nez (de la voiture). J'ai donc continué», a poursuivi Nick Heidfeld, parlant d'«une course à oublier».

«Nous savions que ce serait encore un week-end difficile pour nous», a acquiescé le patron de l'écurie, Mario Theissen.

«Pendant leur arrêt au stand, nous leur avons mis beaucoup d'essence et des pneus durs, car leur seule chance de revenir dans la course était qu'une éventuelle voiture de sécurité» neutralise la course, a-t-il expliqué.

«Stratégie à long terme»

Malheureusement pour BMW Sauber, aucun accident n'a perturbé le GP. «Même si cela s'était produit, il nous aurait de toute façon été impossible de marquer un point», a reconnu M. Theissen.

Et BMW Sauber, qui n'avait déjà rien ramené des Grands Prix d'Australie et de Chine, a récidivé à Bahreïn. En quatre épreuves, l'écurie allemande n'a été heureuse qu'en Malaisie, où Heidfeld, à la faveur d'une stratégie intelligente, avait terminé deuxième d'une course arrêtée par la pluie.

A présent sixième du classement constructeur avec quatre petits points, BMW Sauber, qui en avait récolté 135 en 2008 (troisième du classement constructeurs), est loin, très loin, de ses objectifs.

«Nous suivons une stratégie à long terme. Notre première année, nous voulions finir régulièrement dans les points, la deuxième, faire des podiums et la troisième remporter notre première victoire. Nous avons atteint tous ces buts ambitieux», se réjouissait Mario Theissen juste avant la saison.

«En 2009, nous passerons à l'étape suivante, la plus difficile: nous voulons nous battre pour le titre de Champion du monde», annonçait-il fièrement.

En ratant le coche au niveau de diffuseurs, ces éléments aérodynamique censés procurer un grand avantage aux monoplaces les utilisant, BMW Sauber, comme McLaren-Mercedes ou Ferrari, a hypothéqué son début de Championnat.

Mais alors que les deux autres écuries semblent se ressaisir, BMW Sauber, elle, plonge. L'équipe allemande n'a plus qu'un seul mot à la bouche : Barcelone, où elle doit, entre autres, recevoir un nouveau diffuseur. Si aucun sursaut ne s'y produit, BMW Sauber pourra revoir ses jolis plans de carrière.