Ferrari et McLaren-Mercedes, qui s'étaient partagé quatorze victoires en dix-huit Grands Prix en 2008, vivent un début de saison cauchemardesque avec seulement une indigne septième place (pour Hamilton à Sepang) en deux courses, en Australie et en Malaisie.

La déconfiture est totale pour Ferrari, qui n'a marqué aucun point. A Melbourne, le 29 mars, les rouges avaient étalé un manque de fiabilité, le vice-champion du monde Felipe Massa abandonnant sur problème mécanique. Kimi Räikkönen, sorti tout seul de la piste, ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

A Sepang, la Scuderia a pêché par «présomption» samedi lors des qualifications, selon son patron, Stefano Domenicali, annihilant les chances de Massa, parti 16e. Dimanche, elle s'est encore trompée en précipitant le passage aux pneus extra-pluie de Kimi Räikkönen, ce qui a causé une dégringolade au classement pour le Finlandais, soudainement très lent et finalement 14e.

«Il y a un problème», a reconnu Massa, qui a terminé 9e, à la porte des points. «Nous devons analyser nos erreurs et comprendre comment elles peuvent être évitées. Mais il ne faut pas faire de révolution, comme le public, toujours émotif, le demande», a-t-il remarqué.

«La course a été désastreuse. Nous n'avons pas d'excuse», a tranché Luca Baldisserri, directeur technique de la Scuderia.

La situation n'est guère plus reluisante chez McLaren-Mercedes reparti de Malaisie avec le «petit» point de la septième place de Lewis Hamilton, 11e sur la grille de départ. «Notre voiture n'est pas assez rapide. C'était évident le week-end dernier. Ca l'est encore aujourd'hui», observait vendredi le patron de l'écurie, Martin Whitmarsh.

Même problème, autres causes

A l'instar de Ferrari, McLaren-Mercedes s'est trop concentrée sur la saison 2008, où son pilote Lewis Hamilton avait été sacré lors de la dernière course, oubliant de se projeter sur l'énorme travail à accomplir pour 2009, avec les importantes modifications du règlement.

«Nous y avons laissé beaucoup d'influx. C'est une décision que nous pensions bonne au Brésil, mais aujourd'hui, nous savons qu'il nous reste beaucoup à faire pour rattraper» la concurrence, a déclaré Martin Whitmarsh.

 

Le manque de compétitivité de McLaren-Mercedes reste toutefois secondaire par rapport à ses problèmes internes. Lewis Hamilton a commencé par perdre la troisième place qu'il avait acquise en Australie, pour avoir menti aux commissaires de course de Melbourne.

Le directeur sportif de l'écurie, Dave Ryan, accusé de tous les maux, a été suspendu. Hamilton s'est, lui, fendu d'une repentance aussi pathétique que télégénique. «Je ne suis pas un menteur» mais un employé obéissant de l'écurie, a-t-il notamment expliqué.

«Ca fait partie du folklore, du cirque de la F1. Même si ça n'est pas toujours bien d'en parler comme ça, il n'empêche que c'est de la pub» pour le sport, a commenté le Français Sébastien Bourdais, 10e sur sa Toro Rosso dimanche.

 

Star déchue sur le retour, Jenson Button (Brawn GP) sait lui conjuguer strass avec efficacité. Il a déjà collectionné deux victoires, permettant à son écurie, rachetée à Honda trois semaines avant le début de la saison, de reléguer McLaren-Mercedes et Ferrari à respectivement 24 et 25 points au classement mondial des constructeurs.