Toutes les écuries de Formule 1, à commencer par McLaren-Mercedes et Ferrari, qui ont fait chou blanc à Melbourne, veulent prendre leur revanche sur l'équipe Brawn GP, ultra-dominatrice au Grand Prix d'Australie, dimanche à Sepang (Malaisie).

La Scuderia, doyenne des formations de F1, part le mors entre les dents. «Nous avons fait trop d'erreurs en Australie. Mais je m'attends à voir les vraies valeurs (des équipes) en Malaisie», a affirmé mardi Luca di Montezemolo, le président de Ferrari.

Ses deux pilotes Felipe Massa et Kimi Räikkönen avaient abandonné dimanche, le premier sur casse mécanique, le second après un accident.

«Je suis plus que convaincu qu'il y aura une forte réaction», a-t-il averti, ajoutant que le premier Grand Prix était allé «bien pire» que ce à quoi l'écurie s'attendait, des propos rapportés par le quotidien sportif italien La Gazzeta dello sport.

«La solution pour la Malaisie ? Travailler et travailler encore plus», avait de son côté insisté Massa juste après la débâcle australienne.

Car Ferrari, une fois n'est pas coutume, est en retard sur la concurrence, malgré ses moyens faramineux. «A mon avis, à part les Brawn GP, nous sommes compétitifs», relativisait pourtant le Brésilien dimanche.

La faute à un Championnat 2008 très serré, qui a mobilisé la Scuderia, en lutte pour le titre, jusqu'à la dernière course. Dans le même temps, Honda F1, dont est issue Brawn GP, a fait l'impasse sur la saison dernière pour préparer 2009, une année marquée par de très profondes modifications du règlement.

Zéro point

«Il n'y a aucun doute que nous payons ce Championnat 2008. Avec McLaren-Mercedes, nous avons dû développer la voiture jusqu'à la dernière minute, alors que les autres ont pu travailler sur un projet complètement nouveau», a souligné di Montezemolo.

De fait, McLaren-Mercedes, avec qui Ferrari s'était partagé quatorze des dix-huit Grand Prix en 2008, a semblé à l'agonie durant l'hiver. A Melbourne, l'objectif était à peine «d'essayer d'inscrire un point», a révélé le Britannique Lewis Hamilton.

Le champion du monde, à la faveur d'une stratégie intelligente et de nombreux faits de course, a fait beaucoup mieux que cela. Terminant quatrième, il est même grimpé d'une place grâce à une pénalité infligée à Jarno Trulli (Toyota), qui l'avait dépassé pendant que la course était neutralisée.

Mais Hamilton avait volontairement ouvert la porte à Trulli, ce qu'il avait omis de dire aux commissaires de course à Melbourne. Ce mensonge lui a valu jeudi d'être exclu des tableaux australiens. McLaren-Mercedes, au dernier rang des constructeurs avec zéro point, doit se reprendre.

Autre écurie revancharde, BMW Sauber pensait lutter pour la victoire dimanche, avant que son pilote polonais Robert Kubica n'entre en collision avec Sebastian Vettel (Red Bull), qu'il tentait de dépasser pour la deuxième place, à trois tours de la fin.

Red Bull, donc, dont les performances ont surpris tout le monde à Melbourne, ainsi que Williams, très rapide, paraissent également aptes à bousculer Brawn GP. Renault, quelconque en Australie, doit enfin se montrer.

Jenson Button et Rubens Barrichello, les pilotes de Brawn GP, auront définitivement fort à faire dimanche à Sepang.