Après avoir confirmé son potentiel tout en surprenant son monde en Australie, où elle a dominé le premier Grand Prix de la saison, l'écurie de Formule 1 Brawn GP doit renouveler l'exploit dimanche en Malaisie pour accentuer son emprise sur le championnat.

La dernière-née des équipes, issue de feu Honda F1, sait qu'elle dispose de peu de temps pour creuser l'écart. Samedi dernier, Rubens Barrichello, deuxième à Melbourne, estimait que sa monoplace serait «très très bonne pour les quatre premières courses» mais que des «avancées devaient continuer à se faire».

Dimanche, après sa victoire australienne, Jenson Button, l'autre pilote de Brawn GP, allait même plus loin: «J'espère que nous serons rapides et que nous garderons un avantage sur les autres équipes toute la saison. Mais je ne pense pas que ça sera le cas», analysait-il.

La faute à une concurrence, nécessairement en progrès. BMW Sauber semblait en mesure de l'emporter dimanche, avant que son pilote Robert Kubica n'entre en collision avec Sebastian Vettel (Red Bull), qu'il tentait de dépasser pour le gain de la deuxième place à trois tours de la fin.

Les lacunes affichées par Ferrari - deux abandons en Australie - ou McLaren-Mercedes, déclassée comme Lewis Hamilton jeudi, ne seront pas éternelles. Ces deux écuries investiront massivement pour s'en sortir, au contraire de Brawn GP, rachetée à vil prix par Ross Brawn, aux finances limitées.

La BGP 001, le nom officiel de la voiture, a été développée par Honda F1 sur plusieurs saisons, à l'époque où l'écurie pouvait compter sur la manne financière quasi inépuisable du constructeur japonais. Le championnat 2008 a même été hypothéqué pour assurer la compétitivité de la monoplace en 2009.

Fréquentes précipitations

Mais le 6 décembre, Honda a annoncé son retrait. Et si depuis lors les 700 salariés de l'équipe ont été «fantastiques», «unis» et ont oeuvré «très dur» sur la voiture, selon Jenson Button, davantage d'efforts encore devront être produits pour garantir la compétitivité de la monoplace sur toute la saison.

La charge de travail sera en outre multipliée pour l'écurie, qui va se séparer rapidement d'environ 270 employés.

Samedi, l'atmosphère était pourtant au beau fixe chez Brawn GP, en quête de sponsors, quand Richard Branson, le richissime patron de Virgin, annonçait un partenariat avec l'équipe britannique, estimé à un peu moins de 200.000 livres par la presse britannique, une broutille pour la Formule 1.

Mais «le projet est de travailler encore plus étroitement dans les années à venir» avec le monde de la F1, a assuré l'homme d'affaires, précisant que «de nouvelles annonces seraient faites d'ici trois semaines».

Côté piste, la Brawn GP, comme toutes ses concurrentes, devra faire face en Malaisie au climat «chaud et humide, qui teste vraiment la fiabilité de la voiture», ce qui «ajouté aux fréquentes précipitations, peut rendre le week-end imprévisible», a observé Button.

«La température peut dépasser les 50 degrés dans le cockpit. Il faut être bien préparé et être sûr d'être bien hydraté», a raconté Barrichello. Malgré cela, le Brésilien garde toute confiance en sa monture. Mardi, il disait disposer d'«une voiture pour gagner le titre».