La domination de Williams, Brawn GP et Toyota, qui ont signé six des sept meilleurs temps de la deuxième séance d'essais libres du Grand Prix d'Australie, première course de la saison, a relancé la polémique sur le règlement aérodynamique vendredi à Melbourne.

En effet, ces trois écuries ont fait l'objet d'une réclamation de Renault, Ferrari et BMW Sauber, qui leur ont reproché jeudi devant la Fédération internationale de l'automobile (FIA) d'avoir mal interprété les règles pour 2009.

Au coeur du problème, les extracteurs, visibles à l'arrière des monoplaces, qui servent à faire circuler l'air et à donner plus d'appuis aux Formule 1. Ceux de Toyota, Brawn GP et Williams contourneraient les nouvelles règles, pour un gain estimé par les plaignants à une demi-seconde au tour.

Entendues jeudi soir à Melbourne, les trois équipes ont été innocentées par la FIA. «Les commissaires ont vérifié ça pendant des heures. Ils ont décidé que nous étions à 100 % conformes. C'est tout ce qu'il y a à dire», a commenté Nico Rosberg (Williams), auteur des meilleurs temps lors de chaque séance d'essais vendredi.

Les éconduits interprètent différemment la décision de la FIA. «Ils ne suivent pas les principes du règlement ! Mais il fallait intervenir avant», s'est égosillé Flavio Briatore, le directeur général de Renault F1.

Hiérarchie renversée

Les trois plaignants, jeudi, ont décidé de faire appel. La Cour d'appel de la FIA devrait les entendre après le Grand Prix de Malaisie, selon un porte-parole de la FIA.

Côté sportif, malgré la domination de Rosberg, les Brawn GP restent favorites pour les pilotes. «Content», «heureux», «confiant» d'être «régulièrement dans les points cette saison», l'Allemand voit les monoplaces des Ross Brawn «plus rapides» que la sienne.

«Nous avons une voiture compétitive, c'est sûr, prête à faire de très bonnes choses. Mais qu'est ce que cela signifie ? Une victoire, un podium, de gros points ? Je suis prêt pour tout cela», lui a répondu Rubens Barrichello, pilote de la Brawn GP.

Auteur du deuxième temps de la deuxième séance d'essais libres, le Brésilien s'est dit «abasourdi» par les performances de sa monoplace.

Les autres écuries, moins à la fête, ne peuvent que constater cet état de fait. «La hiérarchie établie les dernières années semble s'être renversée, a acquiescé le président de Ferrari, Stefano Domenicali. Nous nous retrouvons contre des adversaires différents et plus nombreux».

Hamilton 18e temps

La domination des Ferrari et McLaren-Mercedes semble ne plus être qu'un lointain souvenir. Vendredi, les pilotes de la scuderia Felipe Massa et Kimi Räikkönen ont signé les dixième et onzième chronos de la deuxième séance, alors que le champion du monde Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes) n'a signé que le 18e temps, à 1 seconde et 7/10 de Rosberg.

«Nous sommes arrivés en Australie pleinement conscients du fait que nous allions avoir un début de saison difficile. Nous avons fait de bons progrès récemment, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire», a déclaré le nouveau patron de McLaren-Mercedes, Martin Whitmarsh.

Reste le problème de l'horaire des essais et de la course, reculés pour le confort des spectateurs européens. A Melbourne, les pilotes courront dimanche en fin d'après-midi (départ à 17h00 locales), quand le soleil est au plus bas.

«Je pouvais à peine voir les lumières sur mon volant à cause du soleil. C'est préoccupant», a observé Barrichello.