Le pilote italien Jarno Trulli a insisté sur l'obligation de victoire de Toyota en Formule 1 cette saison depuis Portimao (Sud du Portugal), où l'écurie japonaise réalise des essais privés sur le circuit de l'Algarve.

«Il faut gagner des courses !», a martelé Trulli à plusieurs reprises lors d'une conférence de presse. «Il n'y a pas d'autres solutions. On ne peut pas continuer comme ça», a-t-il affirmé, se disant «confiant». «Je me sens à la hauteur. J'espère que la voiture le sera».

«Cette année, la pression ne sera pas seulement sur Toyota, mais aussi sur nous, pilotes (Trulli et l'Allemand Timo Glock). Je sais que je peux vraiment donner à Toyota ce dont il a besoin», a observé le Transalpin, âgé de 34 ans.

Avec 202 Grands Prix au compteur, pour une victoire, Jarno Trulli, qui entame sa 13e saison en F1, estime détenir un «gros avantage» pour développer sa monoplace, la TF109, très différente de la Toyota sur laquelle il roulait en 2008.

«Avec l'expérience que j'ai, je peux localiser tout de suite les problèmes de la voiture», a-t-il assuré.

En 2009, les Formule 1, à l'aérodynamique réduite, pourront utiliser des pneus slicks, ainsi que le Kers -"Kynetic energy recovery system», système de récupération de l'énergie cinétique permettant de transformer l'énergie stockée lors des freinages en chevaux supplémentaires.

«Pas encore prêt» pour le Kers

«Esthétiquement, ce n'est pas vraiment une beauté fatale, a-t-il souri. Mais l'important c'est l'efficacité. Il faut aussi bien comprendre les nouvelles règles, pour aller dans la bonne direction.»

Toyota a présenté jeudi à Cologne (Allemagne) la TF109, qui a fait ses premiers tours de roue dès dimanche sur le circuit de l'Algarve avec au volant le pilote d'essai japonais Kamui Kobayashi. Trulli lui a succédé mardi sur la piste.

«On a essayé le Kers les jours précédents. On ne peut pas encore dire qu'on est prêt à utiliser ce système révolutionnaire», a commenté l'Italien.

Depuis ses débuts en 2002, Toyota, qui dispose d'un des budgets les plus importants du plateau estimé à 370 millions d'euros, court toujours après son premier succès.

«Nous avons une bonne voiture. La victoire doit toujours être dans nos têtes. Nous devons rester près du podium», a fixé comme objectif Tadashi Yamashina, le patron de l'écurie, 5e du classement des constructeurs 2008 avec 56 points.

Le futur de Toyota, malgré la crise financière et le retrait de Honda, ne semble pas menacé pour autant.

«Nous nous battons pour rester en F1. Nous avons beaucoup discuté à ce sujet au Japon. (...) Mais notre président est un fan de sports mécaniques. Il nous soutient vraiment», a expliqué M. Yamashina. «Même si nous perdons, nous resterons quand même en F1», a-t-il rappelé.

Le patron de Toyota F1, qui a appelé à une réduction des coûts de ce sport, a par ailleurs fustigé le Kers, au développement extrêmement onéreux. Flavio Briatore, le directeur général de Renault F1, avait évalué lundi le coût global du dispositif à «120 à 150 millions d'euros» pour l'ensemble des écuries.