L'objectif avoué de Spengler a toujours été de se tailler une place en F1. Le DTM n'est pas le chemin le plus évident pour y parvenir, mais il y a des précédents. Alexander Wurz, Giancarlo Fisichella et Christijan Albers sont tous des anciens de la série.

Le rêve de la F1

L'objectif avoué de Spengler a toujours été de se tailler une place en F1. Le DTM n'est pas le chemin le plus évident pour y parvenir, mais il y a des précédents. Alexander Wurz, Giancarlo Fisichella et Christijan Albers sont tous des anciens de la série.

Spengler est encore jeune. N'empêche, d'autres pilotes plus jeunes encore, comme Robert Kubica, Sebastian Vettel et Nico Rosberg, ont déjà les pieds en F1. Spengler craint-il que le temps qui passe l'éloigne de son but? «Je suis bien dans ce que je fais, répond-il. Je ne changerais rien dans ce que j'ai fait jusqu'à aujourd'hui dans ma carrière. Chacun fait son chemin. J'ai encore le temps de voir venir.»

Omissions

J'ai omis, bien involontairement, quelques blogues québécois dans mon dossier de lundi sur les blogueurs et le hockey. Les messieurs n'étaient pas contents, c'est le moins qu'on puisse dire. Alors voici quelques-uns des meilleurs, dans l'ordre ou dans le désordre: www.ste-flanelle.com, www.fanatique.ca et www.sportnographe.com. Sans rancune.




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«Je suis assez content et assez fier des résultats, a dit le pilote de Saint-Hippolyte, hier. Je me suis senti très entouré par l'équipe et c'est ce qui a donné ces bons résultats.»

Ça et de l'excellent pilotage, même si Spengler est trop bien élevé pour le dire aussi crûment. On ne bat pas régulièrement de vieux briscards comme Schneider et Mika Hakkinen en se laissant simplement porter par la vague.

Double champion du monde chez McLaren (1998 et 1999), Hakkinen est l'un des nombreux anciens coureurs de F1 ayant trouvé un havre accueillant en DTM. Schneider, qui a piloté chez Arrows et Zakspeed à la fin des années 80, Heinz-Harald Frentzen et Jean Alesi sont d'autres vétérans du grand cirque à Bernie qui se sont fait une niche en Allemagne.

«Je n'aurais jamais pensé quand j'étais petit que Mika Hakkinen serait un jour mon coéquipier et que je me retrouverais devant lui sur le podium. C'est incroyable de gagner une course devant lui», dit Spengler, vainqueur deux fois au Nurburgring, de même qu'au Mans et à Hockenheim.

Spengler était l'invité d'honneur d'un souper au profit du musée Gilles-Villeneuve, hier soir, dans une salle de réception de Saint-Léonard. (Joann Villeneuve était là, mais son fils Jacques, dont l'épouse Johanna doit accoucher très bientôt, brillait par son absence.)

Spengler n'était même pas né quand Villeneuve a perdu la vie à Zolder, en 1982. Mais la lecture d'un ouvrage sur l'ancien pilote de Ferrari, il y a quelques années, l'a conquis. «C'est une idole, car il avait une bonne mentalité. Il avait une détermination énorme et il était prêt à tout pour gagner une course.»

Objectif dépassé

C'est un séjour éclair au Québec pour Spengler, qui vit présentement à Strasbourg. Arrivé lundi, il repart pour l'Europe demain, afin d'assister à la remise des prix du DTM. Il a donc été forcé de décliner l'invitation que lui avait lancée l'émission Tout le monde en parle.

Le DTM n'est pas très connu de ce côté-ci de l'Atlantique, mais en Allemagne, la série, qui oppose des Mercedes et des Audi, est hyper-populaire. Pour vous donner une idée, 150 000 spectateurs ont assisté à la quatrième victoire de Spengler, il y a 10 jours, à Hockenheim.

Spengler a fait la pluie et le beau temps en Fran-Am avant de faire ses classes en F3 Euroseries en 2003 et 2004. Il a accédé au DTM en 2005, une année d'apprentissage au cours de laquelle il courait avec une voiture de la saison précédente. Il a suffisamment impressionné Mercedes pour que Norbert Haug lui confie une voiture 2006 cette saison, aux côtés de Schneider et Hakkinen chez HWA, la meilleure écurie de DTM.

Spengler a prouvé à Haug qu'il ne s'était pas trompé, surpassant son objectif personnel d'une victoire et une pole. «Cette année, j'ai acquis de l'expérience et j'ai appris comment mieux gérer mes week-ends de course, comment réduire les erreurs», dit-il.

Son retour en DTM est assuré la saison prochaine. «L'objectif, c'est de me battre pour le titre. Mais c'est très difficile, parce que le niveau de compétition est très élevé. À l'arrivée, on est souvent huit voitures dans un intervalle de 20 centièmes de seconde. C'est très serré.»

Norbert Haug a indiqué cet été qu'il était ouvert à ce que le jeune Québécois pilote une Dodge lors de la course de la série Busch qui aura lieu en août 2007 dans l'île Notre-Dame. «C'est à lui de décider si je pourrai faire cette course, dit Spengler. Pour l'instant, c'est beaucoup trop tôt. J'imagine que je le saurai vers le début de la saison de DTM, en mai.»

On dit souvent que le DTM est ce qui se rapproche le plus du NASCAR en Europe. Mais la transition vers le Busch risque d'être moins facile que ce qu'on pourrait imaginer, selon Spengler.

«Une voiture de DTM se rapproche beaucoup d'une monoplace, en fait, parce qu'elle a beaucoup d'appui aérodynamique. Elle n'est pas très lourde- seulement 1080 kg- et elle est très performante. Elle est collée au sol dans les virages rapides. Et les freins sont en carbone, comme dans les monoplaces. La différence avec le NASCAR est donc d'être assez importante. Je pourrais avoir des surprises.»