«Merci Schumi», proclamait une grande banderole dimanche à Kerpen, la ville natale de Michael Schumacher, dans l'ouest de l'Allemagne, où la fierté l'emportait sur la déception chez les fans du pilote allemand, septuple champion du monde de Formule 1.

«Merci Schumi», proclamait une grande banderole dimanche à Kerpen, la ville natale de Michael Schumacher, dans l'ouest de l'Allemagne, où la fierté l'emportait sur la déception chez les fans du pilote allemand, septuple champion du monde de Formule 1.

Michael Schumacher a pris officiellement sa retraite sportive à la fin du dernier Grand Prix de la saison à Sao Paulo, au Brésil. Arrivé quatrième, le pilote de l'écurie Ferrari a laissé la couronne mondiale échapper en faveur de l'Espagnol Fernando Alonso.

«C'était mission impossible. Michael a attaqué dès le départ, mais avec dix points de retard avant le dernier Grand Prix, c'était quand même très dur», regrettait le demi-frère du coureur allemand, Sebastian Stahl, lui-même pilote de course.

«Je n'arrive pas à imaginer comment ça va être sans lui. Il était là depuis si longtemps, et toujours aux premières places», ajoutait Michael Schiffer, un jeune fanatique de Formule 1 habillé de la même combinaison rouge que le pilote allemand.

Pour fêter le dernier grand prix de «Schumi», après quinze ans d'une carrière unique, quelque 500 fans du pilote allemand s'étaient donné rendez-vous à Kerpen dans la banlieue de Cologne, au «Michael Schumacher Kart and Event Center», le circuit créé par le père du champion, Rolf.

«Qui dit mieux?»

Chaque année, des milliers d'Allemands font le pèlerinage de Kerpen pour voir le lieu où la légende a commencé.

C'est sur ce circuit que le jeune Michael a fait ses premiers tours de piste, là que le père bricolait les machines à la fin de ses journées de maçon pendant que la mère servait les saucisses à la buvette du circuit.

«Schumi a joué de malchance. Il a fait un super départ, mais la crevaison au moment où il attaquait les Renault, a tout gâché», se désolait Brigit Mohren, venue saluer l'enfant du pays.

«Michael a perdu, mais il restera et pour longtemps le plus grand. Sept titres, 91 victoires, 68 poles positions: qui dit mieux?», s'enthousiasmait Klaus Thielemann, tout de rouge vêtu, la couleur officielle de la Scuderia Ferrari.

Malgré l'enthousiasme des fans, les connaisseurs de la Formule 1 s'accordent sur un point: la passion autour de Schumacher s'est un peu émoussée en Allemagne depuis les débuts du champion. Les succès à répétition du pilote et ses déclarations aseptisées n'ont pas vraiment contribué à entretenir la flamme.

Produits dérivés

«Les gens viennent ici parce que Michael, c'est l'image de l'Allemagne qui gagne, même s'il ne fait pas vraiment l'unanimité», reconnaît Joachim Reuter, sous-directeur du circuit, qui connaît le pilote depuis son enfance.

«Dans le milieu de la Formule 1, il n'a pas non plus que des amis. Michael est extrêmement déterminé, ce qui l'a amené à faire des manoeuvres parfois un peu dangereuses pour ses concurrents. Et puis il est un peu distant. Il a toujours été comme ça», ajoute-t-il.

À Kerpen, le modeste circuit de kart des débuts est devenu une véritable entreprise avec une piste couverte et une piste en plein air, un bar confortable et un restaurant. Un peu partout, des articles encadrés et les coupes proclament la gloire du pilote allemand.

On trouve même une grande boutique de produits dérivés, proposant lunettes de soleil, tee-shirts, combinaisons et même layettes pour les nouveaux-nés en hommage au champion.

«Maintenant que Michael a arrêté, j'espère qu'il va revenir plus souvent. Ca ferait plaisir à tout le monde ici», conclut son demi-frère. Il faut dire que Schumacher vient très rarement en Allemagne. Il est depuis plusieurs années résident suisse pour échapper au fisc.