L'Espagnol Fernando Alonso (Renault) a conservé sa couronne mondiale de Formule 1 dimanche au Brésil à l'issue du dernier Grand Prix de la saison, en venant à bout de l'ogre de la F1 Michael Schumacher qui se retire sur un palmarès exceptionnel.

L'Espagnol Fernando Alonso (Renault) a conservé sa couronne mondiale de Formule 1 dimanche au Brésil à l'issue du dernier Grand Prix de la saison, en venant à bout de l'ogre de la F1 Michael Schumacher qui se retire sur un palmarès exceptionnel.

Ses premiers mots ont été adressés à son équipe, par radio à peine la ligne d'arrivée franchie derrière le vainqueur Felipe Massa.

«Merci, merci à tous», leur a-t-il dit en français, avant de poursuivre en anglais et en sanglotant dans son casque: «enfin... merci pour toutes ces années, avec ce succès, je vous souhaite mes meilleurs voeux pour l'avenir».

Car malgré ces victoires qui lui ont permis de devenir le plus jeune champion du monde en 2005 et le plus jeune double champion du monde en 2006, Alonso quitte Renault pour McLaren-Mercedes la saison prochaine.

Il prendra le baquet de Kimi Räikkönen qui, lui, hérite de celui de Michael Schumacher chez Ferrari.

«Je savais que 2006 serait une bonne saison pour Renault, qu'il serait possible de gagner, mais je pense que dans les deux-trois années qui viennent, McLaren aura une très bonne voiture. Renault aussi, mais chez McLaren, ce sera un nouveau défi, avec de nouvelles personnes», a-t-il expliqué, assurant le plus fermement du monde qu'il ne regrettait pas de quitter le Losange.

«Années Renault»

«Je n'oublierai jamais mes années chez Renault», assure encore l'Espagnol qui a néanmoins décidé de ne pas assister à la fête organisée par son écurie à Sao Paulo dimanche soir.

«Je rentre directement à la maison», explique-t-il.

Un autre personnage va rentrer à la maison, mais cette fois pour ne plus revenir: Michael Schumacher.

L'Allemand, qui a couru dimanche son 249e et dernier GP, n'a pas réussi à récupérer «sa» couronne mondiale, ravie en 2005 par Alonso.

Mais contrairement à 2005 où il avait été complètement dépassé par la jeune vague Alonso-Räikkönen, en 2006, Schumacher aura lutté jusqu'au dernier souffle de sa Ferrari, pour n'abdiquer qu'au dernier GP.

Aussi, le championnat 2006 portera l'empreinte profonde du septuple champion du monde allemand.

D'abord parce qu'à 37 ans et avant de prendre sa retraite, il s'est battu comme un véritable lion. Lui-même a toujours refusé qu'on le compare à la jeune génération: «je ne me sens pas plus vieux qu'eux», a-t-il clamé en permanence.

«Michael a été un grand champion, il détient tous les records en F1. Avoir couru contre lui et avoir gagné me rend vraiment très fier: avoir remporté ces deux titres alors qu'il était encore en piste est bien plus gratifiant que de gagner parce qu'il a pris sa retraite», commente Alonso.

Mots durs

Néanmoins, l'Espagnol a eu des mots durs à l'égard du champion allemand durant la saison, en particulier après la manoeuvre de Schumacher en qualifications à Monaco, qu'il considère comme une tricherie. La Ferrari arrêtée en travers du virage de la Rascasse en toute fin de qualifications pour empêcher la Renault d'Alonso de lui ravir la pole position restera dans les mémoires. Comme la punition: déclassement en fond de grille.

Alonso n'oublie pas dans ses remerciements le manufacturier de pneus Michelin. Comme à Monaco où il a dédié sa victoire au PDG Edouard Michelin décédé accidentellement en mer deux jours plus tôt.

Dimanche à Sao Paulo, il s'est courbé devant le Bibendum sur le podium.

Des gestes d'autant plus appréciés dans l'entreprise française que Michelin également a participé à son dernier GP dimanche, ayant décidé de quitter la F1 à la fin de la saison.

Chez les constructeurs, la bataille aura fait rage jusqu'à la fin également, Renault s'imposant finalement devant Ferrari, malgré un certain nombre de décisions de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) qui restent en travers de la gorge du Losange: interdiction soudaine des mass dampers avant le GP d'Allemagne, pénalités infligées à Alonso en Hongrie et à Monza.

«Je n'oublierai jamais ces décisions, mais quoi qu'ils aient fait notre temps est maintenant venu», a commenté Alonso après son triomphe.

En 2006, l'heure de gloire aura également sonné pour Jenson Button (Honda) et Felipe Massa (Ferrari), enfin vainqueurs en Grand Prix.

Pour d'autres, 2006 aura sonné le glas d'une carrière en F1: Juan Pablo Montoya a été remercié par McLaren-Mercedes après le GP des États-Unis en juillet, et Jacques Villeneuve a été débarqué par BMW Sauber pour être remplacé par le jeune polonais Robert Kubica à partir de la Hongrie.