À défaut de 92e victoire ou de 8e titre mondial, l'Allemand Michael Schumacher s'est offert une remontée des plus spectaculaires, qui laissera une très belle dernière impression du nouveau retraité de la Formule 1, dimanche lors du Grand Prix du Brésil à Sao Paulo.

À défaut de 92e victoire ou de 8e titre mondial, l'Allemand Michael Schumacher s'est offert une remontée des plus spectaculaires, qui laissera une très belle dernière impression du nouveau retraité de la Formule 1, dimanche lors du Grand Prix du Brésil à Sao Paulo.

Pour son 249e GP, «Schumi» a rapidement dû laisser filer l'Espagnol Fernando Alonso vers le titre mondial et Felipe Massa, premier Brésilien à s'imposer au pays depuis Ayrton Senna en 1993, vers la victoire.

15h35 à Sao Paulo, Michael Schumacher, 37 ans, n'est plus pilote de F1. Sous un beau soleil, le dernier drapeau à damier s'est abaissé sur le nez de sa Ferrari et sur ses 16 saisons en F1.

Et le clap de fin s'est fait sur une quatrième place, qui a soulevé l'enthousiasme de la foule, par ailleurs enflammée par le succès de Felipe Massa au volant de l'autre Ferrari.

Retour en arrière!

En descendant de l'hélicoptère sur la piste d'Interlagos plus tôt dans la matinée (9h45), le septuple champion du monde avait sans doute imaginé tous les scénarios possibles de cette course, qu'il a remporté à quatre reprises.

Et le dénouement a rapidement pris une tournure défavorable, avec une crevaison dès le 9e tour, qui mettait fin à ses rêves.

Se relaxer en famille

Reparti 19e et dernier des stands, il s'est alors lancé dans une ennivrante remontée.

Les uns après les autres, ses adversaires ont tenté de résister comme pour s'offrir le plaisir de tenir tête à l'un des plus grands pilotes de l'histoire.

Et comme un symbole, le dernier à céder fut Kimi Räikkönen, le Finlandais qui lui avait posé tant de problèmes pour le titre 2003 et qui va le remplacer chez Ferrari l'an prochain.

«Je suis content de pouvoir enfin me relaxer avec ma famille. Je suis aussi content pour Fernando (Alonso) et pour Massa, premier Brésilien à gagner ici depuis Senna», lançait «Schumi», détendu malgré l'immense meute de photographes, de caméramen et de journalistes tentant d'obtenir les dernières images ou confessions du pilote dans sa combinaison rouge, qu'il avait enfilée pour la première fois en 1996.

Le rideau s'est donc tiré sur une immense carrière et des chiffres incroyables.

Sept titres mondiaux, 91 victoires, 68 pole positions, 75 meilleurs tours en course, 154 podiums, soit 61,84 % de ses courses. Bref n'en jetez plus la coupe est pleine !

«Le Pelé du sport automobile»

Et les hommages pouvaient alors commencer pleuvoir pour le collectionneur de records.

«Gagner les titres 2005 et 2006 avec lui comme adversaire me rend encore plus fier», lançait Alonso, après sa 2e place synonyme de deuxième titre mondial consécutif.

Le «Roi» Pelé, lui-même, s'était déplacé pour féliciter sur la grille de départ le champion, qu'il considère modestement comme «le Pelé du sport automobile».

Un quart d'heure avant le départ, le Brésilien remettait même un trophée à ce grand amateur de football.

Son épouse Corinna, son père Rolf, une quinzaine d'amis venus de Suisse, de Norvège ou des États-Unis, l'ex-tennisman allemand Boris Becker: eux aussi voulaient être là pour partager cette page d'histoire.

Les deux bouts-de-choux Gina Maria (9 ans) et Mick (7 ans) devront attendre le retour à la maison du papa-retraité pour la bise.

En attendant, Schumacher et Ferrari vont pouvoir fêter une immense carrière, à défaut de titres pour cette saison dans une nuit «Paulista» qui sera être longue.