Au pays du Soleil Levant, il faisait beau pour le départ du Grand Prix du Japon. La température, toutefois, était relativement fraîche (23 degrés), ce qui allait jouer un grand rôle dans la course, les pneus Michelin se dégradant dès que la température était trop élevée.

Au pays du Soleil Levant, il faisait beau pour le départ du Grand Prix du Japon. La température, toutefois, était relativement fraîche (23 degrés), ce qui allait jouer un grand rôle dans la course, les pneus Michelin se dégradant dès que la température était trop élevée.

A l’extinction des feux rouges, les deux Ferrari se sont élancées en tête sans coup férir, Felipe Massa conservant l’avantage de sa pole-position devant Michael Schumacher. Derrière, Fernando Alonso, bien parti, parvenait à passer la Toyota de Jarno Trulli au premier virage, mais resta ensuite bloqué derrière celle de Ralf Schumacher avant de le passer à l’orée du 13e tour.

Devant, Felipe Massa ne demeura pas longtemps en tête : à la fin du deuxième tour, il ralentit dans la ligne droite de départ pour laisser Michael Schumacher prendre la tête. C’était le plan mis au point chez Ferrari, et il était respecté à la lettre.

Le début de course montrait des rapports de force très équilibrés entre les Ferrari et les Renault, ou tout au moins entre Michael Schumacher et Fernando Alonso.

Crevaison lente

Ce dernier parvint à profiter de la première série des ravitaillements pour passer Felipe Massa dans les stands. Le Brésilien a souffert d’une crevaison lente qui a obligé son écurie à le faire ravitailler trois tours plus tôt que prévu. De retour en piste, coincé derrière la BMW Sauber de Nick Heidfeld, Felipe Massa a perdu sa deuxième place au moment où le pilote Renault reprit la piste devant lui.

Dès cet instant, Fernando Alonso, deuxième, tenta de revenir sur le leader de la course, Michael Schumacher, mais l’écart entre les deux rivaux ne changea guère au fil des tours : de 5.4 secondes au 13e tour, cet écart se montait toujours à 5.4 secondes au 31e tour.

Cet alors que l’improbable survint : le moteur de Michael Schumacher explosait au 37e tour, laissant la voie libre pour Fernando Alonso, qui remportait le Grand Prix du Japon avec 16.1 secondes d’avance sur Felipe Massa.

« C’est la vie »

De retour à pied à son stand, Michael Schumacher, un à un, a serré contre lui tous ses mécaniciens, tous ses ingénieurs. Un beau geste. « Je tenais à leur montrer personnellement combien ils avaient été excellents. J’aime tout le monde dans cette écurie, ce qui est arrivé n’est de la faute de personne. »

Avec sept titres mondiaux et 248 Grands Prix, l’Allemand est rompu aux coups du sort, et se montrait plutôt philosophe après la course : « Dans la vie, il y a des hauts et des bas. C’est d’ailleurs ce qui la rend passionnante, sinon ce serait bien ennuyeux. Gagner et perdre, ça fait partie du sport automobile. »

Plutôt que se lamenter sur sa défaite, Michael Schumacher préférait penser que son écurie avait tout donné depuis quelques mois : « Au soir du Grand Prix du Canada, nous avions 25 points de retard, et plus personne ne nous accordait la moindre chance. Nous avons travaillé comme des fous, et nous avons réussi à maintenir la lutte jusqu’à aujourd’hui. Il n’y a aucune raison d’être déçu de ce que nous avons réussi cette année, nous devrions au contraire en être fier. Il ne faut pas oublié que la F1, c’est un championnat de prototypes. Ce genre de casses en fait partie. En Chine, nous n’avions aucune chance de gagner et nous l’avons fait. Ici, nous devions y arriver et nous échouons. C’est la course. »

Mathématiquement, il lui reste une petite chance de remporter le titre 2006 : pour cela, il doit gagner, alors que Fernando Alonso ne doit pas terminer dans les huit premiers. « Je préfère aller au Brésil en pensant que je n’ai aucune chance, poursuit Michael Schumacher. Fernando est un bon pilote. Pour lui, ne pas terminer 8e signifierait un abandon. Je ne vais pas aborder une course en espérant que mon adversaire abandonne, ce ne serait pas sympa. »

Magnifique surprise

Pour Fernando Alonso, cette victoire est arrivée comme un cadeau du ciel. « Dès le départ, je sentais que la voiture était excellente, bien équilibrée, et aussi rapide que les Ferrari. J’espérais pouvoir gagner, Michael n’avait que 5 secondes d’avance sur moi, alors pourquoi pas ? »

L’Espagnol, dans son casque, a hurlé de joie au moment de passer la voiture de Michael Schumacher au ralenti. Dès lors, il a réduit son allure, afin d’assurer la victoire qui lui offre désormais une avance de 10 points au championnat du monde.

Giancarlo Fisichella (Renault) terminait à la troisième place, au terme d’une course en solitaire, qui permettait tout de même à l’écurie Renault de prendre le large au classement des constructeurs, avec 9 points d’avance.

Au Brésil, dans deux semaines, il suffira donc à Fernando Alonso de marquer un seul point pour devenir champion : sa seule mission sera de terminer dans les huit premiers. « Ce n’est pas pour autant gagné, commente Denis Chevrier, le directeur d’exploitation moteur de Renault. En Formule 1, finir une course, ce n’est jamais une formalité ! »

Au championnat des constructeurs, ce sera plus difficile : Ferrari donnera toute son énergie pour tenter de ravir ce titre à Renault.