Jacques Villeneuve ne sait pas s'il sera ou non au volant d'une Formule 1 en 2007. Mais s'il n'en tenait qu'à lui, c'est avec BMW-Sauber qu'il aimerait revenir.

Jacques Villeneuve ne sait pas s'il sera ou non au volant d'une Formule 1 en 2007. Mais s'il n'en tenait qu'à lui, c'est avec BMW-Sauber qu'il aimerait revenir.

«C'est une écurie fantastique, vraiment agressive. On nous pousse constamment. Mario Theissen est un sportif dans l'âme; ce n'est pas un patron politique. Tout le monde est heureux de faire des heures supplémentaires, car on voit que l'équipe progresse.»

Hier, le Québécois est apparu très détendu pour son rendez-vous annuel avec les médias canadiens. Souriant, empreint d'une sérénité nouvelle, il ne ressemblait pas du tout à un pilote à l'aube de la retraite.

Et pourtant... À 35 ans, il ne sait pas s'il sera encore en F1 dans six mois. «J'ai un contrat jusqu'à la fin de l'année, c'est tout ce que je sais. Ce serait bien que la course de Montréal se déroule bien, et les Grands Prix suivants aussi!» A-t-il commencé à parler d'avenir avec le directeur de l'écurie, Mario Theissen? «Les discussions ont commencé tranquillement, mais on est loin de quoi que ce soit de concret. On regarde aussi du côté des autres écuries. C'est normal.»

Comment explique-t-il que Theissen et ses comparses des paddocks tardent à lui proposer un contrat? «Peut-être qu'il reste encore une image négative, qui date d'il y a trois ans. Il y a une personne (lire son ancien patron chez BAR, David Richards) qui a voulu faire croire que j'avais une mauvaise attitude de travail. Mais tous ceux qui ont pris le temps de vérifier savent que c'est faux. Il faut dire aussi que le marché des pilotes est assez étrange. On va voir comment ça évolue dans les deux prochains mois.»

Il a passé l'hiver dernier dans l'incertitude, à ne pas savoir si sa carrière était finie ou non. Il espère que cette année, les décisions se prendront plus rapidement. «Il vaut mieux ne pas attendre trop tard pour s'entendre, car ça limite le travail. C'est plus difficile pour l'évolution de la voiture quand on ne sait pas où on s'en va. Ce serait dommage d'attendre, mais il y a autre chose pour combler ma vie si je reste à la maison...»

En effet, son épouse Johanna doit donner naissance à leur premier enfant en octobre. «Ma vie n'a pas changé d'une extrême à l'autre. Par contre, on ne peut pas se marier, fonder une famille et dire que la vie reste 100 % la même. Chaque personne réagit différemment. Certains sont stressés, mais moi ça m'a calmé. C'est une bonne chose! Ça ne me ralentira pas en piste, mais sur l'autoroute peut-être!»

Avec sept points au classement, soit trois de moins que son coéquipier Nick Heidfeld, le Québécois considère qu'il mérite une place au sein de l'écurie pour 2007. «J'ai marqué des points, je me bats en piste, les médias sont positifs à mon endroit... Et Mario Theissen est satisfait de l'énergie que je mets dans mon travail. Je sens qu'on a confiance en moi.»

Villeneuve croit aussi que sa ténacité à rester en F1 contre vents et marées est en train de jouer en sa faveur. «On m'a enterré à trois ou quatre reprises et à chaque fois, on était surpris que je revienne. Ça nettoie l'image négative qui avait été créée. On sent que j'ai survécu à des moments pénibles et destructeurs. C'est perçu comme quelque chose de positif.»

Chose certaine, l'homme est heureux de la tournure des événements. S'il quitte la F1 à la fin de la saison, ce ne sera pas dans la controverse et l'animosité. Après des années de galère, il s'amuse franchement.

«J'ai une plus grande liberté de travail que chez Sauber. Pour des raisons de budget, on peut faire plus d'essais, plus de travail de préparation. Surtout, on a le droit d'avoir des idées comme pilote. On peut suggérer des réglages et les essayer. Il y a une plus grande ouverture d'esprit dans l'équipe. Et la voiture est plus amusante à piloter. Je n'ai plus à me battre contre la voiture. Je me bats avec elle en piste.»