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Allan Labrosse explique les inconvénients d’avoir reporté la course à lundi.
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Selon les chiffres fournis par l'organisation, 110 030 billets ont été vendus pour les trois jours prévus de l'événement malgré une perte de spectateurs causée par l'épouvantable température de dimanche. Ce à quoi s'ajoute une foule estimée par les organisateurs à 20 000 spectateurs lundi, beaucoup plus que ce à quoi s'attendait le promoteur.

«Je suis même surpris qu'on ait vendu des billets aujourd'hui», a-t-il avoué.

Ce qui a fait dire à Labrosse qu'il existe bel et bien une clientèle pour la série Champ Car et que ce serait une «honte» de devoir quitter le circuit de l'île Notre-Dame.

Il y a cependant des projets pour présenter l'événement ailleurs au Québec, a-t-il rappelé, mais reste à voir s'ils sont suffisamment sérieux et s'il y en a un qui est réalisable.

«Je trouve que c'est dommage qu'un circuit magnifique, de classe mondiale, comme celui qu'on a ici, dans une ville magnifique, et avec des visiteurs qui l'apprécient... qu'on ne puisse pas leur offrir de continuer.

«Si on est dans l'obligation absolue de quitter le circuit Gilles-Villeneuve, ça va être difficile de réaliser un autre projet dans un autre lieu en dedans d'un an, a par ailleurs prévenu Labrosse. Mais ce n'est pas impossible et j'ai l'énergie qu'il faut.»

Labrosse, qui s'est montré fier de compter sur l'appui d'une personnalité comme Paul Newman (le grand acteur fait courir Sébastien Bourdais dans l'équipe Newman-Haas), estime qu'on a jusqu'à la fin octobre environ pour réserver une date officielle pour l'an prochain.

Un des projets pour remplacer la course de l'île Notre-Dame concerne une course à... Ottawa.

À ce sujet, Labrosse a dit clairement qu'il détenait les droits pour le Québec seulement.

«Et en tant que Québécois, c'est ici que je veux faire ça, a-t-il ajouté. Ma priorité est de conserver une course au Québec. Mes droits sont au Québec mais mis à part les droits, mon amour est au Québec, c'est ici qu'on devrait avoir cette série-là. Il y a déjà une course en Ontario, elle est à Toronto. Je ne dis pas que je ne le ferais pas. Ce que je dis c'est que mon premier choix, de loin, est de rester sur un site dans la belle province.»

Alors que Sébastien Bourdais répétait à quel point il trouvait ennuyeux qu'une seule personne (lire Normand Legault, le détenteur des droits de la ville de Montréal) pouvait s'interposer pour empêcher la tenue d'un événement apprécié aussi bien des participants que du grand public, Paul Tracy a quant à lui témoigné son admiration à l'endroit de Labrosse.

«Je suis pas mal certain que nous serons de retour quelque part au Québec, a déclaré le Torontois. Je connais Alan depuis que j'ai commencé à faire des courses en 1985. Lui et moi avons couru l'un contre l'autre. C'est un gars droit, très honnête. Je pense qu'il a les bons contacts, il a même été capable de trouver des commanditaires pour quelques pilotes québécois (Andrew Ranger). J'ai beaucoup confiance en lui et je crois qu'il va nous trouver une autre place au Québec.

«Ce circuit est très beau, il est fantastique. Une des premières courses auxquelles j'ai assisté était ici, à un Grand Prix. C'est un très, très beau circuit», a insisté Tracy.

Entre-temps, Labrosse devrait se tirer plutôt bien d'affaires financièrement.

«Je ne suis pas vraiment inquiet, je pense qu'on va s'en tirer, a-t-il commenté lundi. Tous les billets de gradins étaient vendus. On est allé chercher plus de commanditaires que les dernières années, dont Wal-Mart et Mobil (Exxon), les deux compagnies qui génèrent le plus de profits au monde et qui se sont associés à un événement pour la première fois ici à Montréal, pour un événement qui semble destiné à mourir malheureusement.

«C'est drôle comment on peut convaincre les gens quand on est convaincu.»