Dans une atmosphère de fin de règne, tendue par des décisions extra sportives, les appétits des deux prétendants au titre Fernando Alonso (Renault) et Michael Schumacher (Ferrari) n'en sont que plus aiguisés avant le Grand Prix de Chine de Formule 1, dimanche à Shanghai.

Dans une atmosphère de fin de règne, tendue par des décisions extra sportives, les appétits des deux prétendants au titre Fernando Alonso (Renault) et Michael Schumacher (Ferrari) n'en sont que plus aiguisés avant le Grand Prix de Chine de Formule 1, dimanche à Shanghai.

Les deux rivaux entament l'ultime bras de fer loin de leurs bases européennes, séparés seulement de deux points avant les trois dernières courses du Championnat: Shanghai, Suzuka (Japon) et Interlagos (Sao Paulo, Brésil).

Michael Schumacher débarque en Chine tout euphorique après son triomphe de Monza où il avait gagné sans qu'Alonso ne marque le moindre point, lui reprenant d'un coup 10 longueurs. Mais l'Allemand se présente également à Shanghai allégé du poids d'un secret qu'il gardait enfoui au fond de lui depuis le début du mois de juillet: le plus grand champion de F1 de tous les temps, au moins en termes de statistiques, a avoué qu'il mettrait un terme à sa carrière après le dernier Grand Prix de la saison, le 22 octobre à Sao Paulo.

Aussi, après avoir offert une dernière victoire aux tifosi en Italie, n'a-t-il plus en tête qu'un seul objectif, celui de tirer une révérence royale: finir en apothéose sur une huitième couronne mondiale.

Dompter

«Notre objectif est clair: nous devons nous concentrer sur le titre», lance l'Allemand, reconnaissant cependant que les «meilleures chances se situent chez les Constructeurs», Ferrari étant en avance de trois points sur Renault.

«Mais bien sûr, j'aimerais remporter les deux titres», précise Schumacher.

Pour cela, il devra commencer par dompter un circuit chinois qui lui a toujours été réticent.

En deux éditions, Schumacher n'a jamais marqué le moindre point en Chine, le tracé de Shanghai se transformant même en chemin de croix l'an passé. Après avoir été heurté par la Minardi de Christijan Albers dans le tour de mise en grille, l'Allemand était parti des stands au volant du mulet dont il avait perdu le contrôle alors que le Grand Prix était neutralisé par la voiture de sécurité.

«J'ai toujours quelque chose à prouver à Shanghai et nous verrons si les choses se terminent comme je le souhaite», déclare l'Allemand sans oser se risquer à trop d'optimisme.

«Mais contrairement à l'an dernier, nous avons une bien meilleure voiture et nous devrions faire mieux», poursuit-il.

Numéro 1

Dans le camp Renault, on veut dépasser la frustration née de décisions de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) - interdiction soudaine des absorbeurs de vibration, pénalisation d'Alonso à Monza - qui ont favorisé de fait le retour de Ferrari et Schumacher au Championnat.

De son côté, Alonso qui va courir ses trois dernières courses au volant d'une Renault avant de rejoindre McLaren-Mercedes en 2007, est persuadé d'avoir les armes pour coiffer une deuxième couronne mondiale consécutive et priver ainsi Schumacher d'un grand pavois avant sa retraite.

«Nous avons toujours su que la fin du Championnat serait très disputée et je m'y étais préparé, assure l'Espagnol. Chez Renault, nous sommes prêts pour les dernières courses et nous nous savons très compétitifs: peut-être étions-nous à 95% de nos possibilités (en début de saison) alors que nos adversaires n'étaient qu'à 70%, mais maintenant, tout le monde est à 98% voire 99% et le niveau de performance est très similaire.»

Mais la possibilité de priver Schumacher d'un huitième sacre et d'amener avec lui le numéro 1 chez McLaren-Mercedes sont des facteurs motivants extrêmement puissants chez Alonso.

«Nous avons été en tête toute la saison et nous comptons bien terminer à cette place !» lance-t-il.