Jacques Villeneuve aimerait bien convaincre le patron de BMW-Sauber, Mario Theissen, de le garder dans son écurie. Le hic, c'est qu'il ne sait pas comment.

Jacques Villeneuve aimerait bien convaincre le patron de BMW-Sauber, Mario Theissen, de le garder dans son écurie. Le hic, c'est qu'il ne sait pas comment.

« Je ne sais pas ce que je dois faire de différent, lance le Québécois. Comme pilote, il n'y a rien que je puisse faire de plus. Et du côté marketing, tout le monde est content. Parfois, c'est difficile de comprendre quand on voit certains contrats qui sont signés. Il y a des pilotes qui font un peu n'importe quoi, mais tout le monde les considère comme des dieux! Mais bon, ça va bien pour moi cette année chez BMW. L'ambiance est bonne. Logiquement, ça devrait bien se passer. »

Logiquement... Est-ce que la logique existe vraiment dans les paddocks de F1?

« Pas toujours, mais depuis le début, BMW est une écurie assez logique. »

Villeneuve, il l'a dit plusieurs fois cette semaine, voudrait rester dans l'écurie helvético-allemande en 2007. Il ne s'agit pas de paroles doucereuses pour séduire Mario Theissen. Il voit un grand avenir pour la toute jeune écurie BMW et n'a pas envie qu'une fois encore, d'autres récoltent le fruit de son travail.

« L'écurie est à peu près au même point que BAR en 2003. C'était une mauvaise année pour moi, mais pas pour l'équipe et je sentais que la voiture était près de gagner des courses l'année suivante. C'est pour ça que je veux rester. »

Si certains ont rigolé de voir l'ex-champion du monde signer un contrat avec la micro écurie Sauber en 2005, il passe aujourd'hui pour un véritable génie en se retrouvant chez BMW. Il avoue qu'il n'avait pas prévu que le vent tournerait à ce point en sa faveur.

« Je savais qu'il y avait un changement dans l'air, mais je ne savais pas que ce serait aussi gros. Je croyais qu'un manufacturier viendrait s'associer à l'équipe, pas que BMW achèterait. Ça ne pouvait pas tourner mieux pour moi! C'est pour ça que je veux un contrat pour l'an prochain! »

Hier, Theissen a été bombardé de questions sur l'avenir du Québécois dans l'écurie. Il a vanté les performances du Québécois, certes: « Jacques prouve que ses détracteurs avaient tort; il est très motivé et dans une forme exemplaire. »

Seulement, il refuse toujours de s'avancer sur un éventuel contrat.

« La décision finale ne sera pas prise avant la fin de la saison. »

Dans les paddocks, on chuchote que Theissen est très impressionné par son jeune pilote d'essai, Robert Kubica. « Un diamant brut », a-t-il même dit. Chronos ultra rapides pendant les essais du vendredi, erreurs rarissimes... Mais le Polonais de 22 ans est-il prêt à passer dans la grande ligue? Theissen veut peut-être attendre avant de se faire une idée définitive...

Villeneuve, lui, ne peut que continuer son bon travail en espérant que la vague sur laquelle il surfe ne se casse pas.

« Est-ce que c'est mon dernier Grand Prix à Montréal? Je ne sais pas et je ne pense jamais à ça. Je sais que j'ai encore de bonnes années de pilotage à offrir, mais je ne peux pas tout contrôler. Quoi qu'il arrive, je vais m'adapter. »

Après tout, il s'est bien adapté après une année au chômage. Récemment, son ancien patron David Richards déclarait au magazine Autosport qu'il avait offert à Villeneuve un volant pour 2004... mais sans salaire!

« C'était insultant, mais de toute façon, il n'a jamais eu l'intention de me faire signer un contrat. Je lui ai dit que j'allais y réfléchir et, deux jours plus tard, il me disait qu'il avait embauché Takuma Sato. »

Aurait-il accepté de cet arrangement de toute façon?

« Peut-être si on était passé en pneus Michelin, mais on me disait que c'était impossible. En fait, ils avaient déjà un contrat avec Michelin... »