(Miami) Mine de rien, le Grand Prix du Canada arrive à grands pas. À l’approche du plus grand évènement sportif annuel au pays, la directrice des communications, Sandrine Garneau, insiste : « le seul évènement officiel du Grand Prix du Canada est au circuit Gilles-Villeneuve ».

C’est que pendant le week-end du Grand Prix, l’ambiance s’étend au-delà de l’île Notre-Dame, jusque dans le centre-ville de Montréal. La ville vibre au rythme de la Formule 1.

« Il y en a qui le font super bien, mais on a aussi un peu de presse négative associée à ça », note Sandrine Garneau, rencontrée vendredi au Grand Prix de Miami.

« Nous, on n’est pas impliqués là-dedans du tout. On n’est pas responsables de tout ce qui se passe en ville, sur Crescent, sur Peel.

« Il faut trouver l’équilibre, avec l’aide de Bell, pour combler ce vide-là pour que ça respecte les valeurs de l’entreprise et que l’évènement soit bien représenté. En ce moment, on n’est pas en position pour prendre tout cet espace-là, mais c’est ça l’objectif. »

Voilà deux ans que François Dumontier a vendu son entreprise, Octane, qui fait la promotion du Grand Prix du Canada, à Bell. Le contrat est valide jusqu’en 2031. Selon Dumontier, aussi présent lors de notre entretien sous le soleil floridien, ce partenariat offre plus de possibilités de grandeur pour l’évènement montréalais.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

François Dumontier, président et chef de la direction du Grand Prix du Canada

« J’aime le sport, mais le Grand Prix du Canada, je l’ai dans les tripes, laisse-t-il tomber. […] Avec Bell, on peut penser développer, peut-être grossir. On peut penser à faire des choses qu’avant, quand j’étais tout seul… Disons un spectacle, des activités au centre-ville, faire grandir tout ça… », laisse-t-il entendre.

« Quand on regarde ça ici [à Miami], on dit : on aimerait ça, nous aussi, faire telle affaire ou telle affaire. Mais je pense qu’avec un partenaire comme [Bell], maintenant, on peut penser [le faire]. »

La dernière ligne droite

Pour les amateurs de Formule 1, le décompte est lancé. Dans moins de six semaines, les 10 écuries seront de retour sur le circuit Gilles-Villeneuve. Pour François Dumontier et son équipe, qui parlent de Formule 1 à longueur d’année, c’est la dernière ligne droite d’un travail de longue haleine.

Lors de notre rencontre, le 6 mai, le promoteur était satisfait de la façon dont la préparation avançait. L’année dernière, son équipe avait été ralentie dans la mise en place des installations en raison d’une neige tardive, le 18 avril. Cette année, il y a eu la journée de pluie verglaçante ; l’équipe a dû arrêter de travailler le temps de quelques jours en raison des arbres cassés et des structures glacées sur le site. Néanmoins, les échéanciers sont actuellement respectés.

On a commencé tôt cette année à monter les tribunes. Il y avait encore beaucoup de neige au sol. Ça va bien de ce côté-là. On est on target.

François Dumontier

L’année dernière, la capacité d’accueil du circuit avait été augmentée « de plusieurs dizaines de milliers de places », avait dit le promoteur à La Presse à la fin d’avril. La capacité maximale était atteinte. Cette année, l’équipe a dû se montrer créative.

« On s’est assis avec notre ingénieur, et on a regardé si on était capables d’ajouter une ou deux rangées, ne serait-ce que 30 bancs, explique-t-il. On a réussi à en ajouter un peu. On a fait le même exercice au niveau des loges. On a aussi réussi à ajouter une terrasse. »

Complet… et populaire

En matière de vente de billets, François Dumontier ne pourrait pas demander mieux.

« Ça va bien, plus tôt [que d’habitude], dit le promoteur. On offre un renouvellement à nos détenteurs de billets et, après le Grand Prix l’année passée, ça a parti. Après ça, on a mis nos billets en vente et ça a parti aussi vite. En septembre, on était presque complets. »

En matière d’engouement, la Formule 1 connaît de bons moments. Selon l’homme de 56 ans, la vente de billets se déroule tout aussi bien pour les 22 autres Grands Prix dans le monde.

« Ça va faire 30 ans que je travaille en Formule 1. J’ai vu plein de cycles. Là, on est dans le haut d’un cycle. C’est le cas du sport en général, mais de chaque évènement aussi. »

Là où Montréal se différencie, croit le promoteur, c’est quand il est question de la foule. Explications : « Dans d’autres Grands Prix, ils vont vendre les billets, mais le spectateur ne fera pas les trois jours. Nous, on vend nos billets et ils sont utilisés. L’année passée, le vendredi était plus gros que notre dimanche de 2019. Ç’a toujours été comme ça. »

« Les équipes nous le disent que c’est toujours plein chez nous le vendredi parce que c’est un happening », ajoute-t-il.

Dumontier rappelle au passage que le Grand Prix du Canada est le « plus gros évènement sportif et touristique au Canada », alors que 57 % des détenteurs de billets proviennent de l’extérieur du Québec.