(Paris) Le sextuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton a réagi mardi à des propos racistes de l’ancien pilote brésilien Nelson Piquet le concernant, en rappelant que « ces mentalités archaïques (devaient) changer ».

« Ce sont plus que des paroles. Ces mentalités archaïques doivent changer et n’ont pas de place dans notre sport », a tweeté le Britannique.

« J’ai été entouré de comportements tels que celui-là et pris pour cible toute ma vie. Il y a eu du temps pour apprendre, maintenant est venu le temps de l’action », a ajouté le pilote de l’écurie Mercedes, actuellement 6e du Championnat du monde 2022.

Dans un entretien datant de novembre 2021, Piquet a utilisé le mot « petit noir » (« neguinho » en brésilien) pour parler d’Hamilton en revenant sur un incident impliquant le Britannique et le Néerlandais Max Verstappen au premier tour du Grand Prix de Grande-Bretagne 2021.

« Le petit noir a mis sa voiture et l’a laissée parce qu’il n’y avait aucun moyen pour lui de dépasser deux voitures dans ce virage », avait déclaré Piquet, triple champion du monde de F1, dans cette interview vidéo accordée au site Motorsports.com.  

« Il l’a fait pour l’emmerder. Sa chance est que seul l’autre (Verstappen) s’est fait baiser », avait ajouté Piquet, qui est le père de la compagne de Verstappen et qui fait partie des soutiens du chef d’État brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Les propos de Piquet ont été condamnés par la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et Formula 1, l’organisateur du Championnat du monde de F1.

« Les propos discriminatoires ou racistes sont inacceptables sous quelque forme que ce soit et n’ont pas leur place dans la société », a réagi Formula 1 dans un communiqué transmis à l’AFP.

« Fer de lance contre le racisme »

De son côté, la FIA « condamne avec virulence tout propos ou comportement raciste ou discriminatoire qui n’a pas de place dans le sport ou dans la société ».  

« Nous faisons part de notre solidarité à Lewis Hamilton et soutenons totalement son engagement pour l’égalité, la diversité et l’inclusion dans le sport auto ».

« Nous condamnons dans les termes les plus forts toute utilisation d’un langage raciste ou discriminatoire de quelque nature que ce soit », a également réagi l’écurie Mercedes.

« Lewis a été le fer de lance des efforts de notre sport pour combattre le racisme, et il est un véritable champion de la diversité sur et en dehors des pistes », rappelle le communiqué.

Hamilton s’est fortement impliqué dans le mouvement « Black lives matter » en 2020. À son initiative, certains pilotes ont posé un genou à terre avant les courses en signe de soutien, et la couleur des monoplaces Mercedes est passée du gris au noir jusqu’à la fin de la saison 2021.  

Le Britannique sera de retour à domicile ce week-end pour le Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone.

Dans le même temps, Red Bull a annoncé mardi avoir « mis fin au contrat de Juri Vips en tant que pilote d’essai et de réserve ».

L’écurie basée au Royaume-Uni a mené une enquête après des propos à caractère raciste tenus par son pilote estonien, qui participe par ailleurs au championnat de F2, lors d’une diffusion en direct de jeu vidéo. « L’équipe ne tolère aucune forme de racisme », souligne Red Bull dans un communiqué.

Vips, 21 ans, a présenté la semaine dernière ses excuses pour son langage « inacceptable ».