Les organisateurs du Grand Prix du Canada ont souligné vendredi le 25e anniversaire du titre mondial de Jacques Villeneuve. Accompagné de sa conjointe Giulia et de leur fils Gilles, Villeneuve a reçu du promoteur François Dumontier un gâteau décoré de quelques photos de ses exploits.

« Le temps a passé si vite ; pour moi, c’est comme si c’était hier, peut-être parce que j’ai continué de piloter », a souligné en point de presse celui qui est aujourd’hui commentateur à la télévision française. « Ce sont évidemment d’excellents souvenirs, même si je ne réalisais sans doute pas à l’époque tout ce que ça représentait. »

Photo Marc Delbes, La Presse Canadienne

Jacques Villeneuve, sa conjointe Giulia et leur fils Gilles

Avec sept victoires en 1997, à sa deuxième saison en F1 seulement, Villeneuve a arraché le titre mondial à la dernière épreuve de la saison, à Jerez en Espagne, après une ultime passe d’armes entre sa Williams et la Ferrari de son rival Michael Schumacher. Villeneuve reste à ce jour le seul pilote canadien à avoir été champion du monde.

Même s’il n’a jamais pu répéter ses succès par la suite, le pilote a continué en F1 jusqu’en 2006 – avec BAR, Renault, Sauber et BMW –, avant de poursuivre sa carrière dans d’autres séries. Déjà vainqueur des 500 milles d’Indianapolis en 1995, avant d’accéder à la F1, Villeneuve a ensuite couru en sport-prototype (notamment aux 24 Heures du Mans), en série NASCAR et dans d’autres épreuves.

Ses opinions bien tranchées l’ont parfois mis dans l’embarras, mais il l’a toujours assumé avec aplomb, comme il le faisait en piste. Et c’est le même homme qui s’est adressé aux journalistes samedi.

Regain d’intérêt

Vingt-cinq ans après son titre, Villeneuve pose un regard positif sur l’évolution de la F1. « Il y a eu du bon et du moins bon depuis mon départ, mais je trouve que les amateurs sont vraiment choyés par les Grands Prix actuels, a-t-il estimé. Il y a de belles bagarres entre les pilotes, à tous les niveaux, et les courses sont vraiment spectaculaires. On voit qu’il y a un regain d’intérêt pour la F1, et c’est très positif. »

Bien au fait des enjeux actuels du Championnat du monde, Villeneuve a commenté l’intervention récente de la FIA dans le dossier du « marsouinage ».

C’était déjà très dur physiquement à mon époque, alors que nous étions assis directement sur le fond de la voiture et que nous recevions un choc électrique dans la colonne chaque fois que la coque touchait la piste.

Jacques Villeneuve

« Aujourd’hui, le problème est davantage que les voitures bondissent de l’arrière. À la longue, ça doit provoquer des malaises, mais aussi des nausées ; comme quelqu’un qui va dans un manège de la Ronde après avoir mangé une poutine… »

Sans surprise, Villeneuve s’étonne un peu de l’intervention de la FIA : « Les règles sont les mêmes pour tout le monde. C’est aux équipes de trouver la solution, et tant pis pour celles qui n’y arrivent pas. Je trouve d’ailleurs ironique de voir que c’est l’équipe qui s’est plainte le plus [Mercedes] qui risque d’être la plus pénalisée par les nouvelles règles. »

Une éventualité qui ne lui déplaît visiblement pas.