Pas moins de 24 pilotes différents ont remporté le Grand Prix du Canada depuis que l’île Notre-Dame en est l’hôte. Certaines victoires ont marqué les esprits plus que d’autres. Petit retour dans le temps…

Le triomphe de Gilles Villeneuve – 1978

Le 8 octobre 1978, quelque 72 000 spectateurs sont présents pour assister au tout premier Grand Prix de l’histoire en terre montréalaise – il avait lieu auparavant en Ontario. Sur la grille de départ, au volant d’une Ferrari, s’aligne un Québécois. Un certain Gilles Villeneuve dont il s’agit de la première saison complète en F1.

À ce moment-là, Villeneuve n’est pas encore une vedette, loin de là. Plusieurs, à commencer par la presse italienne, se questionnent sur son réel potentiel, doutent de son talent. En arrivant dans la métropole, l’athlète d’alors 28 ans est toujours en quête d’une première victoire en Grand Prix.

Au 25e tour, il se retrouve au deuxième rang. Devant lui, le Français Jean-Pierre Jarier détient 28 secondes d’avance. Villeneuve, combatif, prend son rival en chasse. Au 49e tour, le moteur de Jarier flanche, le forçant à l’abandon. Le Québécois en profite, termine la course sans heurts et décroche son premier gain en Formule 1.

Ce jour-là, Gilles Villeneuve devient un héros, une idole. Sur le circuit qui porte aujourd’hui son nom, il a prouvé au monde entier qu’il méritait sa place en Formule 1.

Photo André Pichette, archives la presse

Ralf et Michael Schumacher sur le podium, au Grand Prix de Montréal en 2004

Le doublé des Schumacher – 2001

Au Grand Prix d’Italie de 1998, Michael et Ralf Schumacher sont devenus les premiers frères à partager un podium. Le premier est sorti vainqueur alors que le second a pris le troisième rang.

Trois ans plus tard, à Montréal, ils ont fait encore mieux…

Michael Schumacher, au volant de sa Ferrari, détient la position de tête sur la grille de départ. Son frère est juste derrière dans sa Williams. C’est Michael qui mène pour une bonne partie de la course, suivi sans relâche par son cadet, qui tente de le dépasser à quelques reprises.

Au 46e tour, l’aîné fait son seul arrêt aux puits. Ralf prend donc les devants et accélère le rythme pendant cinq tours avant d’entrer aux puits à son tour. Il en ressort avec une avance de six secondes sur son frère. Avance qu’il creuse jusqu’à 20 secondes pour décrocher sa deuxième victoire de la saison.

Les frangins montent sur le podium ensemble à nouveau, mais sur les deux premières marches cette fois-ci.

Ce n’est pas tout : Michael et Ralf ont trouvé le moyen de répéter l’exploit deux ans plus tard, encore à Montréal. Sauf que cette fois, c’est Michael qui a triomphé.

Photo François Roy, archives La presse

Lewis Hamilton en 2007, rue Sainte-Catherine à Montréal, signant des autographes

La première de 103 pour Hamilton – 2007

Toute grande carrière commence avec une première victoire. Celle de Lewis Hamilton a été signée à Montréal.

En 2007, le Britannique roule sous les couleurs de McLaren pour sa première saison en Formule 1. Ses débuts sont prodigieux. En arrivant dans la métropole, en juin, il compte déjà cinq podiums en autant de courses.

Cette journée du 10 juin, Hamilton détient la position de tête pour la première fois de sa carrière. Son coéquipier Fernando Alonso s’aligne deuxième. Hamilton s’offre une grande avance dans les premiers tours.

Au total, la voiture de sécurité doit intervenir à quatre reprises dans la course et huit pilotes ne traversent pas la ligne d’arrivée. Robert Kubica, notamment, est victime d’un terrible accident, donc il ne sort miraculeusement qu’avec une commotion cérébrale et une entorse à une cheville. Hamilton demeure bien installé devant le peloton et conduit sans faute pour l’emporter et devenir, du même coup, le premier pilote noir à gagner une course en F1.

Revoyez l’accident de Robert Kubica

Ce fut là le début d’une prodigieuse carrière qui se poursuit à ce jour pour Hamilton. Quinze ans plus tard, à 37 ans, il comptabilise 7 championnats et 183 podiums, dont 103 victoires, en 295 Grands Prix. Une légende, vous dites ? Aucun doute.

Photo Bernard Brault, archives La PressE

Jenson Button après sa victoire en 2011 à Montréal

Jenson Button, sensationnel – 2011

En 2011, le pilote McLaren Jenson Button a été spectaculaire pour triompher au terme d’une course chaotique qui s’est étirée sur plus de quatre heures.

Button s’élance en septième place sous le ciel pluvieux de Montréal. Dès les premiers tours, il est impliqué dans une collision qui cause l’abandon de son coéquipier Lewis Hamilton et force la sortie de la voiture de sécurité. La course reprend au 12e tour, mais Button écope d’une pénalité et doit passer aux puits, ce qui le place ensuite au 15e rang.

Lentement, mais sûrement, le Britannique remonte la pente. Au 25e tour, des averses diluviennes forcent l’interruption de la course. Les pilotes doivent patienter pendant plus de deux heures (!) avant que l’action ne reprenne.

Au total, la voiture de sécurité est nécessaire à quatre reprises dans cette course. Button doit arrêter aux puits pas moins de six fois.

Dans le 70e et dernier tour, Button est 2e. Il profite d’une petite erreur de l’Allemand Sebastian Vettel, qui menait depuis le début de la course, pour prendre les devants et filer vers le drapeau à damier.