(Montmeló) Le double champion de Formule 1, Fernando Alonso, a critiqué la FIA, accusant les commissaires de course d’incompétence et affirmant que l’un des directeurs n’avait pas le professionnalisme pour occuper ce rôle.

L’Espagnol était furieux il y a deux semaines au Grand Prix de Miami après avoir été pénalisé en fin de course alors qu’il était en position de marquer des points. Alonso a affirmé, vendredi, en marge du Grand Prix d’Espagne, que son équipe Alpine avait présenté des preuves pour faire annuler sa pénalité, mais les commissaires avaient déjà pris leur décision et avaient fini de travailler pour la journée.

« Nous pensons que c’était très injuste et que c’était de l’incompétence des commissaires — ils n’étaient pas très professionnels, a affirmé Alonso. Nous sommes arrivés après la course avec toutes les preuves… et ils étaient juste en train de faire leurs bagages. Ils n’étaient même pas dans la pièce. Nous leur avons montré toutes les données, ils ont dit : “Donnez-nous cinq minutes”, puis ils se sont retrouvés les mains liées, probablement parce qu’ils avaient déjà prononcé la sanction et qu’ils ne savaient pas comment revenir dessus.

« C’est quelque chose qui ne devrait pas arriver en Formule 1, avec le professionnalisme et les normes de la Formule 1 en ce moment. »

Alonso a été pénalisé deux fois à Miami, mais Alpine a contesté la punition tardive qui lui a été infligée pour avoir quitté la piste et gagné une position. L’équipe insiste sur le fait qu’il a redonné le temps gagné et qu’il disposait de données pour prouver son affirmation.

La critique d’Alonso survient au milieu des tensions entre la gestion de la course effectuée par la FIA, l’instance dirigeante de la F1, et les équipes qui remontent à la dernière course de la saison dernière à Abou Dabi. Le championnat a été remporté de manière controversée par Max Verstappen à la suite d’une séquence d’évènements déclenchés par le directeur de course de l’époque, Michael Masi.

Masi est allé à l’encontre du protocole à la suite d’une neutralisation tardive et a rendu des décisions qui ont permis à Verstappen de devancer Lewis Hamilton au championnat en remportant une course que Hamilton avait dominée jusqu’aux décisions de Masi. La FIA a procédé à un examen de la séquence après la saison et Masi a été démis de ses fonctions avant cette saison.

Masi a été remplacé par Niels Wittich et Eduardo Freitas, ainsi qu’un nouveau système à distance qui fournit une assistance supplémentaire aux commissaires de course.

Alonso a répliqué « certainement pas » lorsqu’on lui a demandé, vendredi, si la direction de la course s’était améliorée avec les changements. Il a également visé Wittich, qui a été directeur de course à chaque évènement cette saison. Freitas fait ses débuts en tant que directeur de course F1 à Barcelone ce week-end.

« Vous devez avoir des connaissances sur la course avant d’être directeur de course ou d’essayer de surveiller une course, a déclaré Alonso. Et je ne pense pas que ces connaissances soient en place pour le moment. Je sais qu’il y a un nouveau directeur de course ici. Je pense que Freitas a beaucoup plus d’expérience avec le Championnat du monde d’endurance et avec d’autres catégories au plus haut niveau. Et je pense que cela va déjà améliorer les choses. »

Alonso a ensuite été vu dans le paddock du circuit de Barcelone-Catalogne en train de s’entretenir avec le président de la FIA, Mohammed ben Sulayem, qui a été élu la semaine après la course d’Abou Dabi l’an dernier.

Alonso a de nouveau eu maille à partir avec les commissaires sportifs à Montmeló, vendredi, lors de la première séance d’essais du Grand Prix d’Espagne. Les commissaires de course ont réprimandé l’Espagnol pour avoir ralenti sur la ligne de course, ce qui a forcé Hamilton à effectuer une manœuvre pour l’éviter.

Wittich a une expérience de directeur de course en DTM, en Formule 2 et en Formule 3. Il a occupé des postes de soutien lors de courses de F1 avant sa promotion cette saison. Freitas a été directeur de course du Championnat du monde d’endurance et a arbitré des courses de GT et de voitures de tourisme.

Les pilotes sont en désaccord avec Wittich depuis plus d’un mois quand le directeur de course a interdit le port de bijoux et de sous-vêtements non conformes dans la voiture. Hamilton a reçu une dispense de deux courses pour concourir avec des piercings qui, selon le septuple champion, ne peuvent être enlevés que chirurgicalement et il a protesté contre l’interdiction à Miami en arrivant sur la piste en portant autant de bijoux qu’il pouvait en mettre ; Sebastian Vettel, quant à lui, portait une paire de sous-vêtements par-dessus sa combinaison offrant une protection en cas d’incendie alors qu’il traversait le paddock.