(Djeddah) Avec le retour de la Formule 1 en Arabie saoudite cette semaine pour la présentation d’un autre Grand Prix, le sujet de conversation a de nouveau bifurqué de la course aux questions des droits de la personne.

Lewis Hamilton, septuple champion de F1 et un activiste qui n’hésite jamais à se prononcer sur le sujet, a affirmé que la responsabilité de tenir la course dans le royaume ne devrait pas incomber aux pilotes, mais qu’il essaierait d’aider.

« C’est évidemment une situation très, très complexe. Mais je suis toujours ouvert à avoir une discussion, à en apprendre davantage, à essayer de comprendre pourquoi les choses qui se passent se produisent, a révélé Hamilton. Parce que nous sommes en 2022 et qu’il est facile d’apporter des changements. Mais je suis prêt à le faire. »

Hamilton a remporté le premier Grand Prix d’Arabie saoudite à Djeddah en décembre, l’avant-dernière course de la saison dernière. Il y a deux semaines, 81 personnes ont été mises à mort lors d’une exécution de masse – la plus importante de l’histoire moderne du royaume.

« En fin de compte, c’est la responsabilité de ceux qui sont au pouvoir de vraiment faire les changements et nous n’en voyons pas assez, a poursuivi le pilote Mercedes. Nous devons donc en voir plus. »

Selon Reprieve, une organisation à but non lucratif qui défend les personnes aux prises à des violations des droits de la personne, et l’organisation partenaire de l’Organisation saoudienne européenne des droits de la personne, 16 autres exécutions ont eu lieu depuis les exécutions massives du 12 mars.

« C’est évidemment stupéfiant d’entendre les histoires. J’ai entendu dire qu’une lettre m’avait été envoyée, par exemple, par un jeune de 14 ans qui est dans le couloir de la mort, a souligné Hamilton, vendredi. Nous ne décidons pas où nous allons, mais je pense que nous avons le devoir d’essayer de faire ce que nous pouvons pendant que nous sommes ici. »

L’Arabie saoudite est l’un des nombreux pays qui ont été accusés d’atteintes aux droits de la personne en utilisant des évènements sportifs de grande envergure pour projeter une image favorable. D’autres incluent le Bahreïn, qui a organisé la première course de la saison le week-end dernier, et le Qatar, qui accueillera la Coupe du monde de football plus tard cette année.

L’Arabie saoudite a également fait l’objet d’un examen minutieux en octobre après avoir acheté le club de football de Premier League Newcastle.

Daniel Riccardo a mentionné que les pilotes de F1 peuvent utiliser leur tribune pour favoriser des changements, notamment en rencontrant des personnes dans le pays.

« Si parler à, disons, un groupe de personnes pouvait aider, alors pourquoi pas ? Je pense que pour l’instant, la meilleure chose à faire est de rester ouvert d’esprit, a confié le pilote McLaren. Nous sommes conscients qu’il y a de la place pour le changement ici et si participer à certaines choses aide, alors je pense que nous sommes très ouverts à le faire. »

Quant à faire l’impasse sur la course, Ricciardo a dit qu’il pense que les pilotes font mieux en étant présents.

« Nous sommes conscients de certaines situations lorsque nous venons ici, a-t-il dit. Nous avons également une chance de créer un changement et d’avoir une influence positive, au lieu de choisir de ne pas venir. »

Valtteri Bottas, l’ancien coéquipier de Hamilton, a ajouté que les pilotes « n’ont pas vraiment le choix » sur l’endroit où ils vont.

« Si nous pouvions choisir des courses, nous changerions peut-être un peu le calendrier », a déclaré le pilote Alfa Romeo.

Lorsque la F1 a résilié son contrat avec le Grand Prix de Russie au début du mois après l’invasion de l’Ukraine par ce pays, les pilotes ont convenu que c’était la bonne chose à faire. Le quadruple champion de F1, Sebastian Vettel, a fait savoir qu’il n’y aurait pas couru si la course avait été maintenue.

Le Grand Prix d’Arabie saoudite se déroulera comme prévu dimanche.

« Vous ne pouvez pas ignorer ces faits, a avancé le pilote de Mercedes, George Russell. J’espère juste qu’avec notre tribune, nous sensibilisons le public et que nous pourrons voir un changement positif à long terme. »