Le Grand Prix du Canada de Formule 1 sera annulé cette année pour des raisons sanitaires. Les gouvernements et la F1 ont cependant conclu une entente de principe prolongeant la tenue de l’évènement à Montréal pour deux années supplémentaires, jusqu’en 2031, a appris La Presse. L’annonce officielle doit avoir lieu cette semaine.

Selon nos informations, les gouvernements et la F1 ont d’abord convenu d’annuler le Grand Prix pour la deuxième année d’affilée pour des raisons sanitaires. Les deux parties se sont ensuite entendues pour reprendre les deux présentations de la course annulées en raison de la pandémie à la fin de l’entente actuelle, soit en 2030 et en 2031. Les gouvernements et les propriétaires de la F1 (Liberty Media) négocient actuellement les derniers détails financiers de l’entente.

Mais voilà : la somme payée par les gouvernements à la F1 (Liberty Media) augmente un peu chaque année — comme c’est généralement le cas dans ce type de contrat, notamment pour tenir compte de l’inflation. Pour la F1, il ne suffit donc pas de prolonger simplement le contrat de deux ans, car les années 2030 et 2031 « valent » plus cher que les années 2020 et 2021, en matière de droits.

De 2015 à 2024, Montréal, Québec et Ottawa auront payé en moyenne 18,7 millions par an à la F1 (il s’agit d’une moyenne sur la période ; la somme augmente un peu chaque année). De 2025 à 2029, il était déjà prévu que le prix payé passerait en moyenne à 21,7 millions par an, soit une hausse de 5 % par rapport au contrat précédent (2015-2024).

Si les parties s’entendent sur une hausse de 5 % comme la dernière fois (en 2017), la somme annuelle payée par les gouvernements à la F1 passerait de 21,7 millions à 22,8 millions. Il s’agirait alors d’une hausse de 1 million par an, donc de 2 millions pour deux ans.

Dans le cadre du contrat avec la F1, Ottawa, Québec et Montréal (la Ville de Montréal et Tourisme Montréal par le truchement d’une taxe sur l’hébergement) se séparent généralement la facture en trois parts égales.

Pas de décision officielle des autorités de santé publique

Au cours des dernières semaines, la F1 attendait une réponse des autorités de santé publique à Ottawa, à Québec et à Montréal sur son projet de Grand Prix à huis clos, sans spectateurs. La F1 demandait une exemption aux règles sanitaires pour réduire la période de quarantaine pour les 1600 personnes des écuries et de la F1 arrivant de l’étranger à Montréal pour le Grand Prix, du 11 au 13 juin.

La F1 n’a jamais reçu de réponse formelle des autorités de santé publique à Québec et à Ottawa, qui se sont renvoyé la balle au cours des dernières semaines.

Devant la conclusion évidente (mais pas officielle des autorités de santé publique) qu’un Grand Prix à huis clos ne serait probablement pas autorisé, les gouvernements et la F1 ont alors convenu eux-mêmes d’annuler la course de cette année pour des raisons sanitaires, selon nos informations.

Selon ce scénario, la F1 pourrait ainsi déplacer son épreuve prévue à Montréal à la mi-juin 2021 dans une autre ville cette année.

Le premier choix de la F1 : Istanbul, en Turquie. Istanbul a accueilli un Grand Prix en 2020 lorsque le calendrier de la F1 avait été chamboulé par la pandémie. La Turquie a été l’hôte d’un Grand Prix de 2005 à 2011.

Istanbul a aussi l’avantage d’être près géographiquement de Bakou, où aura lieu le Grand Prix de F1 d’Azerbaïdjan la semaine précédente, du 4 au 6 juin. Selon la presse spécialisée automobile européenne, la F1 évalue aussi la candidature de l’Allemagne.

Pour tenir un Grand Prix à huis clos à Montréal en 2021, la F1 demandait au départ aux gouvernements 6 millions de dollars pour payer les dépenses d’organisation de la course, habituellement payées par les revenus générés par les spectateurs.

Selon nos informations, il faut s’attendre à ce que la somme supplémentaire totale déboursée par les gouvernements pour avoir les droits de présenter une course en 2030 et en 2031 (plutôt qu’en 2020 et en 2021) soit inférieure à 6 millions de dollars. Les négociations ne sont toutefois pas terminées.

En 2020 et en 2021, les gouvernements ne paieront pas de droits de course à la F1 (18,7 millions par an en moyenne) puisque l’évènement a été annulé chaque fois pour des raisons sanitaires.

Rectificatif: Une version précédente de son texte établissait à 19,7 millions, plutôt que 21,7 millions de dollars, le prix moyen payé par les gouvernements entre 2025 et 2029.