On les a quittés à Silverstone, l’un victorieux, l’autre propulsé dans le mur après leur accrochage spectaculaire : Lewis Hamilton et Max Verstappen s’escriment cette fois en Hongrie, où le Britannique vise une 100e victoire en F1.

Pour le dernier Grand Prix avant la pause estivale, faut-il s’attendre au calme après la tempête ou à une réplique du séisme de Grande-Bretagne ? Impossible de prévoir de quoi sera fait ce Grand Prix de Hongrie, sur le circuit étroit du Hungaroring, mais une chose est sûre, la course au titre est toujours aussi serrée, avec huit petits points séparant Verstappen de son suivant Hamilton.

Avec sa victoire devant les siens, Hamilton (Mercedes) a en effet infligé un K.-O. au meneur Verstappen (Red Bull), qui a dû abandonner dès le premier tour après sa violente sortie. Et sauf nouvel incident, la victoire dimanche pour la 11e manche de l’année se jouera encore entre ces deux cadors de 36 et 23 ans.  

Mais si le paddock s’est installé dans un Hungaroring sous canicule, à quelques kilomètres au nord de Budapest, les esprits restent marqués par Silverstone et l’accident qui a propulsé leur duel vers une autre dimension plus acérée.

Verstappen rancunier

Pour Verstappen, qui avait accusé son adversaire de pilotage « dangereux » et de célébrations « irrespectueuses et antisportives », la pilule n’est pas passée.  

« L’irrespect, c’est quand un gars est à l’hôpital et que l’autre agite le drapeau comme si rien ne s’était passé alors qu’il a envoyé l’autre gars dans le mur avec un impact de 51 G », a déclaré le Néerlandais.  

Si physiquement tout va bien pour Verstappen, qui a participé à une course d’esport de 24 heures sur simulateur en pilotant lui-même huit heures trente, Silverstone a visiblement marqué un tournant dans sa relation avec Hamilton.  

« Ce n’est pas comme cela que l’on fête ce genre de victoire, […] jamais je ne me comporterais ainsi », a-t-il affirmé, estimant que cet épisode avait « révélé comment ils (Mercedes) sont vraiment ».

Hamilton a continué de nier toute faute, en piste ou en dehors : « Je ne pense pas que notre comportement était irrespectueux. Je l’ai vu sortir de sa voiture, il avait l’air bien, et je n’étais pas au courant » de sa visite à l’hôpital.

« C’était mon Grand Prix national, l’émotion était si forte, c’était une célébration spontanée, rien de calculé, juste un sentiment incroyable de joie, d’avoir pour ce moment mémorable tous ces supporters », a-t-il poursuivi.

« J’ai appelé Max pour vérifier qu’il allait bien et lui dire que le respect marquait toujours notre relation. Évidemment, ce n’est peut-être pas réciproque, mais ce n’est pas grave », a-t-il conclu.

Verstappen a estimé que la pénalité de dix secondes infligée à Hamilton à Silverstone n’était « pas assez sévère ». Red Bull a d’ailleurs présenté une requête officielle pour réexaminer cette sanction, mais elle a été rejetée par la FIA jeudi soir, clôturant le dossier.

Au-delà de l’accrochage, le patron de Mercedes Toto Wolff a salué un « week-end encourageant » en Grande-Bretagne pour les Flèches d’Argent repeintes en noir. « Les petites améliorations effectuées sur la voiture ont bien marché et nous avons marqué de gros points ».

Hamilton puissance 100 ?

Hamilton peut ce week-end marquer encore un peu plus l’histoire de son sport, en gagnant un 100e Grand Prix. Un record bien sûr, qui serait doublé d’un autre : celui du plus grand nombre de victoires sur un même circuit. Il a déjà gagné huit fois ici, comme désormais à Silverstone, et comme Michael Schumacher à Magny-Cours où se disputait le Grand Prix de France.

Wolff voit néanmoins dans la piste hongroise « un circuit qui plaira sans doute davantage à nos adversaires » Red Bull. Un coup de bluff ou véritablement l’occasion pour Red Bull de reprendre sa domination ?

Le rendez-vous est donné, après les essais vendredi et les qualifications samedi, pour le départ dimanche sur ce circuit où il est difficile de dépasser – en tout cas pas sans laisser en route un bout d’aileron, ou des points au championnat.