(Montréal) Le grand patron du Groupe de course Octane voit d’un bon œil la transaction qui a permis à Bell d’acquérir son entreprise, qui fait la promotion du Grand Prix de Formule 1 du Canada.

« Je suis heureux du “deal”. Moi, ma passion, c’est la Formule 1 et d’organiser (le Grand Prix). Et ça, je vais continuer de le faire. Ça signifie que maintenant j’ai comme le meilleur des deux mondes », a déclaré Dumontier en entretien téléphonique à La Presse Canadienne, vendredi matin.

« J’y vois de la stabilité, et surtout de la croissance pour l’évènement. Bell a quand même une présence partout au Canada, ce qui signifie qu’on aura accès à des plateformes et à des réseaux auxquels on n’avait pas accès auparavant. Donc c’est très positif », a-t-il poursuivi.

Dumontier a précisé que les négociations avaient débuté entre les deux parties avant même le début de la pandémie de coronavirus, en mars 2020.

« Ç’a pris du temps parce que c’est une grosse transaction. Il ne faut pas oublier qu’il y a plusieurs parties impliquées là-dedans. Oui, je fais une entente avec Bell, mais ça implique la F1 aussi. Il y avait beaucoup de joueurs impliqués là-dedans », a-t-il dit, en ajoutant que l’entente n’était toujours pas conclue mercredi lors de l’annonce de l’annulation du Grand Prix du Canada.

Dumontier a cependant refusé de révéler les conditions financières pour l’acquisition de Groupe de course Octane, puisqu’il s’agit d’une entente privée.

Le Grand Prix du Canada a été annulé pour une deuxième année consécutive plus tôt cette semaine en raison des mesures sanitaires liées à la COVID-19, mais les responsables ont annoncé que le contrat pour l’évènement montréalais avait été prolongé de deux ans.

La prolongation assure la tenue de la course à Montréal jusqu’en 2031. Dumontier a ajouté que son contrat avec Bell pour assurer l’organisation du Grand Prix était valide jusqu’à l’échéance du contrat entre la F1 et les divers paliers de gouvernement, c’est-à-dire jusqu’en 2031 également.

Interrogé à savoir s’il avait pris la même décision de vendre son entreprise sans avoir été contraint d’annuler les deux dernières éditions de la course en raison de la pandémie, Dumontier a été catégorique.

« Ça n’aurait rien changé, j’aurais conclu l’entente pareil », a-t-il assuré.

Dumontier a ajouté que l’entreprise sera une branche indépendante de Bell, et il a ajouté que ses 16 employés à temps plein, plus ceux qui viennent étoffer ses rangs à l’approche des évènements d’envergure, garderont leur emploi.

De plus, son mandat de trouver un commanditaire principal pour la course montréalaise demeure valide.

« On continue d’en chercher un. Bell ne devient pas le commanditaire du Grand Prix du Canada. Il devient l’actionnaire, mais pas le commanditaire. On va continuer nos recherches à ce niveau-là. Et en créant cette synergie-là, ça va nous ouvrir d’autres portes. »

Bell dit qu’elle s’assurera que les billets vendus pour la course de 2020 seront valides pour l’édition 2022, ou remboursés si les détenteurs de billets le préfèrent.

Dumontier s’est dit soulagé de la récente tournure des évènements, malgré l’annulation du Grand Prix du Canada pour une deuxième année consécutive — une première depuis que la course est présentée à Montréal, en 1978.

« Ç’a été une grosse semaine, et même quelques grosses semaines dernièrement. Il y a eu les discussions avec les différentes Santés publiques, puis l’annulation (du Grand Prix) mercredi. Donc le dernier mois a été passablement mouvementé, avec un crescendo cette semaine », a-t-il résumé.

Les réseaux sportifs TSN et RDS de Bell Média sont partenaires de la Formule 1 et ont annoncé l’an dernier une prolongation des droits de diffusion du Championnat du monde de Formule 1 jusqu’en 2024.

Le Grand Prix devait être un laboratoire de la F1

Par ailleurs, Dumontier n’a pu s’empêcher de discuter de l’actualité sportive en F1 cette semaine, à l’aube du Grand Prix du Portugal à Portimao.

Lundi, la F1 a annoncé qu’elle en était venue à une entente avec ses 10 équipes et la Fédération internationale de l’automobile afin de modifier le format des qualifications pour trois courses cette saison.

Une course de 100 km sera ainsi présentée le samedi et remplacera la traditionnelle séance de qualifications, et les résultats de celle-ci serviront à déterminer la grille de départ pour l’épreuve habituelle du dimanche.

Dumontier s’est dit en faveur de cette démarche exploratoire.

« Quand on m’a présenté ça (le nouveau format de qualifications), moi j’en étais l’un des partisans. Même qu’à un moment donné, la course hors Europe qui devait présenter ce format-là, c’était Montréal. Évidemment, avec l’annulation, ce ne sera plus ça », a-t-il confié, sans préciser quelle course en héritera.

« Mais oui, je suis en faveur de ça. C’est un bon format. Ils (la F1) vont le tester dans trois courses, sous forme de projet-pilote. Ensuite, on verra », a-t-il évoqué.

Quant à savoir s’il serait prêt à en faire l’essai lors du Grand Prix du Canada de 2022, si on le lui offrait, la réponse n’a pas tardé : « Oui, absolument ».