(Le Mans) Les Toyota dominaient toujours samedi la 88e édition des 24 Heures du Mans à la nuit tombée, maintenant leur avantage sur les Rebellion qui occupaient la 3e et la 4e place.

La pluie, dont l’apparition était redoutée en début de course, ne s’est toujours pas manifestée.

Dès le départ donné à 14 h 30 (8 h 30, HE) devant des tribunes désertes pour cause de coronavirus, les voitures japonaises ont pris le contrôle des opérations se relayant en tête au gré des arrêts aux stands.

Elles précédaient toujours sept heures plus tard les deux voitures de l’écurie suisse Rebellion, les seules paraissant en mesure de leur contester la victoire finale.

C’est la Toyota N°7 de l’équipage Mike Conway, Kamui Kobayashi et José-Maria Lopez qui menait vers 21 h 30 après 108 tours de course. Partie en pole position, elle était suivie à un tour par la N°8 de Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Brendon Hartley.  La Rebellion N°1 de Bruno Senna, Gustavo Menezes et Norman Nato était 3e et la N°3 de Berthon/Delétraz/Dumas à 2 tours.

L’épreuve d’endurance a lieu cette année en septembre, et non en juin comme d’habitude, après avoir été reportée en raison de l’épidémie de coronavirus.

Les Rebellion apparaissent les seules en mesure d’empêcher Toyota de ravir une 3e victoire consécutive dans la Sarthe. Elles pourraient notamment profiter de la « balance de performance » (BoP), conçue pour ralentir les voitures les plus rapides pour laisser leurs chances aux autres.

La revanche de « Koba » ?

Mais l’équipage de la Toyota N°7 a à cœur de prendre sa revanche sur sa défaite de l’an dernier dans les derniers tours de la course face à la voiture sœur.

Trois fois 2e en 2019, 2018 et 2017, « Koba », un ex-pilote de Formule 1, entend bien monter cette fois-ci sur la plus haute marche du podium dimanche.

Ces deux dernières années, c’est le double champion du monde de F1 Fernando Alonso qui avait eu cet honneur avec Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima. L’Espagnol prépare maintenant son retour en F1 avec Renault l’an prochain et a fait l’impasse sur l’épreuve mancelle. Il a cédé son baquet au Néo-Zélandais Brendon Hartley, vainqueur avec Porsche en 2017.

La particularité du Mans est aussi la présence des pilotes amateurs, ou « bronze », dont un doit figurer dans l’équipage des voitures LM GTE AM.  

Il y a cette année seulement 5 voitures engagées dans la catégorie reine LMP1, 24 en LMP2, 22 en LM GTE AM et 8 en LM GTE PRO, soit 59 au total.

Un abandon seulement était à déplorer à 21 h 30.

Longue nuit

« Les pilotes professionnels savent comment faire avec le trafic, mais lors de la séance d’essais libres nocturne, jeudi, c’était un peu le bordel », souligne Sébastien Buemi qui l’explique par le moindre nombre de courses disputées en raison de la pandémie. « Les pilotes amateurs ne savent pas où aller, ils conduisent au milieu, c’est très dangereux. Et en plus, cette année, on aura onze heures de conduite de nuit », rappelle le pilote suisse.

Et c’est sans compter sur la pluie, voire même la grêle, qui pourrait s’inviter diminuant d’autant plus la visibilité et l’adhérence.

En LMP2, la course se révélait beaucoup plus disputée qu’en LMP1. C’est l’Aurus de Vergne/Rusinov/Jensen qui menait juste devant l’Oreca de Brundle/Owen/Van Uitert.

En LM GTE PRO, le plateau est réduit à sa portion congrue avec l’absence des Corvette, Ford et autres BMW, mais les Porsche, Aston Martin et Ferrari devraient se battre à couteaux tirés pour la première place de la catégorie, une situation similaire en LM GTE AM. Après sept heures de course c’est une Ferrari qui menait en LM GTE PRO (Bird/Molina/Rigon) et une Aston Martin en LM GTE AM (Dalla Lana/Farfus/Gunn).

Si cette édition n’offre pas un plateau exceptionnel, l’Automobile Club de l’Ouest (ACO), l’organisateur des 24 Heures, regarde vers l’avenir. La nouvelle catégorie Hypercar, qui doit faire son apparition en 2022, semble de nature à attirer d’autres grands constructeurs : outre Toyota, Peugeot a déjà annoncé son retour au Mans avec ces nouveaux bolides.