Roger Penske a changé son fusil d’épaule et décidé de ne pas permettre aux spectateurs d’assister aux 500 milles d’Indianapolis plus tard en août.

Ainsi, la 104e présentation du « Plus grand spectacle en course automobile » se déroulera devant des gradins déserts au Indianapolis Motor Speedway pour la toute première fois, incluant pendant les années de la Grande Dépression.

Il s’agit d’un virage à 180 degrés pour Penske, qui a acheté la légendaire piste en janvier et a passé chaque journée, depuis, à apporter des améliorations à son nouveau joyau pour y tenir sa course préférée.

La pandémie de la COVID-19 a également forcé, pour la première fois de son histoire, un changement de date, du week-end du jour du Souvenir, à la fin de mai, à la fin de semaine du 23 août.

Penske avait d’abord déclaré qu’il ne tiendrait pas les 500 milles d’Indianapolis en l’absence de spectateurs. Mais au moment où la pandémie continuait de s’étendre à travers le pays, il a d’abord été décidé de diminuer la capacité à 50 %.

Les dirigeants de la piste ont ensuite fait baisser ce taux à 25 % et ont publié un guide de 88 pages précisant comment accueillir des spectateurs en toute sécurité.

Les cas de coronavirus ont continué d’augmenter — de façon constante en Indiana et plus spécifiquement dans le comté de Marion, où se trouve le circuit — et Penske a déclaré à l’Associated Press, mardi, que ce revirement au sujet de la présence de spectateurs avait été la décision d’affaires la plus difficile de toute sa vie.

« Nous n’avons pas acheté la piste pour une année, nous l’avons achetée pour des générations à venir, et c’est important pour notre réputation de faire la bonne chose », a précisé Penske lors d’une entrevue téléphonique.

Il a également affirmé que les répercussions financières d’une course sans spectateurs — dans un gigantesque complexe qui, même à 25 % de sa capacité maximale aurait pu réunir 80 000 personnes — ne l’ont nullement influencé. Plutôt, la hausse continuelle des cas de la COVID-19 dans le comté de Marion a rendu sa décision incontournable.

« Dans tout ça, nous devons être prudents et intelligents », a noté Penske. « Bien sûr, nous voulons des salles combles, mais nous ne voulons pas mettre en danger la santé et la sécurité de nos spectateurs et de la communauté. Nous ne voulons pas non plus mettre en danger notre capacité à présenter une course réussie. »

La semaine dernière, IU Health, la plus importante organisation en matière de santé dans l’État de l’Indiana et un partenaire de la piste, avait fait part de son désaccord face à la présence de spectateurs durant la course.

« Jusqu’à ce que nous exercions un meilleur contrôle du virus et de sa propagation, nous encourageons fortement IMS à étudier une solution alternative à celle de présenter les 500 milles d’Indianapolis devant des spectateurs en août », avaient écrit les responsables de IU Health, dans un communiqué.

La recommandation avait surpris les responsables de la piste, qui avaient travaillé de concert avec les dirigeants sanitaires sur un plan d’action élaboré pour assurer la sécurité de tous, incluant le port du masque en tout temps à l’intérieur du complexe.

Les responsables d’IU Health s’étaient dits « reconnaissants » au sujet des mesures de sécurité proposées par les dirigeants de la piste.

Ils avaient cependant ajouté que les risques liés à la présence d’un trop grand nombre de spectateurs demeuraient trop élevés, et s’inquiétaient du non-respect de mesures comme la distanciation physique, les voyages et les rassemblements possibles dans les restaurants et les bars.

Penske a admis que la lettre de l’IU Health avait été « décevante », mais il ajoute qu’elle ne lui a pas forcé la main. Ce n’était qu’une question de statistiques quant à la propagation du coronavirus à travers l’Indiana.

« Le nombre de cas dans le comté de Marion a triplé pendant que le taux de positivité a doublé. Dès le début de la pandémie, nous avons dit que nous placerions la santé et la sécurité de notre communauté en tête de liste de nos priorités », ont expliqué les dirigeants de la piste dans un communiqué.

« Bien que la possibilité d’accueillir des spectateurs dans une capacité réduite, dans le cadre du solide plan que nous avions mis en place, était appropriée à la fin de juin, ce n’est pas la bonne voie à emprunter dans l’environnement actuel », ont-ils ajouté.