(Spielberg bei Knittelfeld) Les pilotes de Formule 1 envisagent de mettre le genou à terre ou d’effectuer un autre geste contre le racisme avant le départ du Grand Prix inaugural de la saison en Autriche dimanche, ont indiqué Romain Grosjean et Lewis Hamilton jeudi.

« On a beaucoup discuté dans la GPDA (le syndicat des pilotes, NDLR) de quels étaient les meilleurs messages [...] parce qu’il y a énormément de choses qui sont affiliées à des mouvements politiques », a précisé Grosjean, qui est directeur de ce syndicat.

« Le genou à terre semble être vraiment un mouvement détaché de la politique, utilisé dans le sport, donc oui, il y a de grandes chances que je “take a knee” comme on dit », a poursuivi le Français de Haas, pour qui « c’est une bonne chose que la F1, à travers sa puissance globale, puisse aider ».

« Quoi que nous fassions, nous essayerons de le faire unis », a pour sa part plaidé Hamilton. « Je pense qu’il est très important de rester unis, ou plutôt de le devenir, dans ce sport. »

Le premier pilote noir de l’histoire de la F1 a régulièrement évoqué les discriminations qu’il a subies et le manque de diversité de la catégorie, mais jamais avec autant de vigueur que depuis la mort de George Floyd aux mains de policiers fin mai aux États-Unis.

PHOTO MARK SUTTON, ASSOCIATED PRESS

« Quoi que nous fassions, nous essayerons de le faire unis », a pour sa part plaidé Hamilton. « Je pense qu’il est très important de rester unis, ou plutôt de le devenir, dans ce sport. »

Ces dernières semaines, Hamilton, né d’un père noir et d’une mère blanche, n’a cessé d’exhorter sa discipline à se positionner contre le racisme et a lancé une commission sur la diversité dans les métiers du sport automobile.

Son indignation a fait réagir de nombreux pilotes, elle a conduit son écurie Mercedes à adopter une livrée noire pour 2020 et à lancer un audit interne pour favoriser la diversité.

La F1 a pour sa part annoncé la création d’une « task force » et d’un fonds voués à « accroître la diversité et les opportunités à tous les niveaux » d’une discipline toujours très blanche et très masculine.

En Autriche, le paddock et les voitures sont aussi ornés d’arcs-en-ciel et du slogan « We race as one » (unis dans la course) pour saluer les luttes contre la COVID-19 et contre les discriminations.

« C’est positif de voir les gens réagir et je veux les voir plus proactifs », a salué le sextuple champion du monde britannique, appelant toutefois à ne pas se contenter de gestes symboliques, à s’inscrire dans la durée et dans tous les domaines de son sport.

« Plus doit être fait, mais c’est un point de départ », a-t-il noté, avant de promettre : « je ne m’arrêterai pas tant que nous ne verrons pas un changement réel ».

La saison 2020 de F1 aurait dû débuter mi-mars en Australie, mais a été retardée par la pandémie de nouveau coronavirus. Elle démarre ce week-end sur le Red Bull Ring de Spielberg, première d’une série de huit courses en Europe jusqu’à début septembre.