(Spielberg) Après une performance en demi-teintes la semaine dernière, Lewis Hamilton a réussi un sans-faute dimanche, sur le Red Bull Ring, pour remporter aisément le Grand Prix de Styrie. Le Québécois Lance Stroll a quant à lui signé une solide performance avec la 7e place au volant de sa Racing Point, alors que le Torontois Nicholas Latifi (Williams) s’est contenté du 17e et dernier rang.

Hamilton reprend le pouvoir

À la fois brouillon et malchanceux la semaine dernière au Grand Prix d’Autriche, Lewis Hamilton n’a commis aucune erreur sur le même Red Bull Ring et a remporté avec facilité le Grand Prix de Styrie.

Le Britannique a fait le plus gros du travail sous la pluie, samedi, en arrachant une position de tête d’anthologie, plus de 1,2 seconde devant son plus proche rival, Max Verstappen. Dimanche, il n’a laissé personne l’inquiéter et s’est contenté de bien gérer sa Mercedes W10. Encore mené au championnat par son coéquipier Valtteri Bottas, vainqueur la semaine dernière, Hamilton a néanmoins montré qu’il était le grand favori pour enlever ce qui serait son septième titre mondial.

« Je suis vraiment heureux de retrouver la première place et je me sens comme si ça faisait très longtemps que je n’avais pas gagné ! a dit Hamilton. C’est vraiment une année bizarre et c’est bien de revenir en force avec une telle performance. L’équipe a fait un travail remarquable en une semaine, et je n’avais qu’à garder la voiture en piste et à l’amener au drapeau à damiers. »

Verstappen a d’ailleurs reconnu que sa Red Bull était encore en retrait par rapport aux Mercedes. « Nous sommes simplement trop lents, a-t-il résumé en point de presse. J’ai poussé autant que j’ai pu pour rester près de Lewis au début de la course, mais ce n’était pas possible. Et à la fin, je voyais bien que Valtteri revenait sur moi et que ce ne serait pas possible de lui résister. Nous avons du travail devant nous ! »

Racing Point dans les points, ses rivales protestent

Attendues depuis le début de la saison, les voitures de l’équipe Racing Point ont finalement confirmé leur potentiel dimanche, avec une récolte de 14 points qui aurait même pu être meilleure. Respectivement sixième et septième, Sergio Pérez et Lance Stroll ont effectué de belles remontées après des qualifications très décevantes.

Stroll a ainsi marqué ses premiers points depuis près d’un an (Allemagne, 2019) et a montré de belles qualités d’attaquant, notamment aux dépens de Daniel Ricciardo (Renault), dans le dernier tour, avec une manœuvre ayant occasionné une enquête des commissaires, mais finalement aucune sanction.

« Ça n’a pas été facile de le doubler [Ricciardo], parce qu’il avait de la puissance et que je pouvais difficilement m’approcher de lui. J’ai été patient et j’ai vu une occasion de le dépasser au dernier tour. Ce fut une fin de course vraiment excitante avec plusieurs voitures qui se battaient pour les points. »

J’espère que les amateurs ont apprécié la course autant que nous ! C’est vraiment prometteur pour les prochaines courses.

Lance Stroll

Pérez a été encore plus impressionnant et a été désigné « pilote du jour » par un vote des amateurs. Parti de la 17e place, le Mexicain était revenu à la 5e position, tout près d’Alex Albon (Red Bull, 4e), mais les deux pilotes se sont accrochés en fin de course, et Pérez n’a pu ensuite résister au retour du Britannique Lando Norris (McLaren). Ce dernier a encore été l’un des animateurs de la course et a réussi une autre fin de course spectaculaire, passant de la 8e à la 5e place.

Visiblement compétitives, à la lutte avec McLaren et Renault en milieu de peloton, les Racing Point sont dans la ligne de mire des équipes rivales, qui leur reprochent d’être trop étroitement inspirées de la Mercedes W09 de la saison dernière.

L’équipe Renault a d’ailleurs déposé une réclamation officielle dimanche après la course. Elle proteste que Racing Point n’a pas respecté les articles du règlement qui obligent les concurrents à n’utiliser que des pièces qu’ils ont eux-mêmes conçues. Certains éléments du système de freinage sont notamment dans le collimateur des commissaires. C’est une équipe d’experts de la FIA qui mènera l’enquête ; elle rendra une décision à une date encore indéterminée.

Ferrari s’enlise

Après une performance magistrale la semaine dernière, Charles Leclerc a cette fois saboté tous les efforts de l’équipe Ferrari, et ce, dès le premier tour. S’élançant de la 13e place, le Monégasque est parti le couteau entre les dents, mais s’est accroché avec… son coéquipier Sebastian Vettel ! Résultat : les deux voitures ont dû abandonner, et la Scuderia se retrouve de nouveau au bord de la crise.

« Ce qui est arrivé est visiblement de ma faute, il n’y a rien d’autre à dire », a vite affirmé Leclerc, après son abandon. « C’est difficile pour l’équipe, qui avait travaillé si fort pour apporter des améliorations ; nous traversons une période difficile et n’avons sûrement pas besoin de ça. Je me suis excusé à l’équipe et à Sebastian, qui n’a rien à se reprocher dans tout ça. »

J’ai laissé tomber l’équipe et j’en suis désolé.

Charles Leclerc

Vettel s’est contenté de raconter : « Je me battais avec d’autres voitures et j’ai été surpris de voir Charles tenter quelque chose. Je ne crois pas qu’il y avait de la place pour lui. C’est dommage, c’est le genre de choses qu’il faut vraiment éviter. »

Difficile pourtant de ne pas penser que ce genre d’incident risque de se reproduire cette saison chez Ferrari.

Latifi apprend à la dure

Parti de la dernière place, Nicholas Latifi n’a jamais été en position de gagner du terrain, la faute revenant à une voiture encore en deçà de ses rivales.

« Ç’a été une dure journée », a concédé le Torontois, finalement 17e, « même si, dans l’ensemble, je pense avoir fait un meilleur travail que la semaine dernière. Je me sens plus à l’aise au volant de la voiture et j’ai pu me battre un peu avec d’autres concurrents, mon coéquipier George Russell en particulier. Nous étions moins rapides que nous l’espérions en course et avons beaucoup de devoirs avant la prochaine course. »

Prochaine épreuve : Grand Prix de Hongrie, Hungaroring, Budapest, 19 juillet