(Spa-Francorchamps) Le pilote automobile français Anthoine Hubert, 22 ans, a été tué samedi à Spa (Belgique) dans un accident lors d’une course de Formule 2 disputée en marge du Grand Prix de F1, endeuillant le sport mécanique tricolore quatre ans après la mort de Jules Bianchi.

Impliqué au début du 2e tour de la course dans un carambolage à grande vitesse avec l’Américain Juan Manuel Correa, le Français Giulano Alesi et le Japonais Marino Sato, Hubert est mort des suites de ses blessures. Correa a été emmené à l’hôpital victime de fractures aux jambes.

Sato et Alesi, fils de l’ancien pilote de F1 Jean Alesi, sont eux indemnes.

PHOTO REMKO DE WAAL, AGENCE FRANCE-PRESSE

« En conséquence de l’accident, la FIA a le regret d’informer que le pilote de la voiture N° 19, Anthoine Hubert, est mort des suites de ses blessures à 18 h 35 », a précisé la FIA dans un communiqué.

« Je ne peux pas le croire. Nous avions le même âge, nous avons commencé à courir ensemble et nous avons rivalisé sur les pistes pendant des années. Toutes mes pensées vont à sa famille. Repose en paix Anthoine », a indiqué sur Twitter le pilote français Esteban Ocon, qui vient de signer avec Renault pour courir en F1 à partir de l’an prochain.  

L’accident a eu lieu dans l’une des parties les plus rapides du circuit belge, le Raidillon, où la piste remonte brusquement après une descente.

La F2 est le dernier échelon des formules de promotion en sport automobile avant la F1. Hubert occupait avant les courses de Spa la 8e place au championnat après 16 épreuves. Il avait notamment remporté cette année deux courses, l’une à Monaco en mai et l’autre au Castellet (France) en juin, toutes deux disputées en marge des Grand Prix de F1.

Né à Lyon le 22 septembre 1996, Anthoine Hubert avait notamment été champion de France en F4 en 2013 et ensuite de GP3 Series l’an dernier. Il était également pilote de développement pour Renault au sein de la Renault Sport Academy.

PHOTO TIRÉE DE TWITTER

Anthoine Hubert

Il courait en F2 pour l’écurie britannique BWT Arden.

Correa, né le 9 août 1999, court avec une licence américaine mais est né en Équateur. Il occupe la 12e place du championnat de F2 après avoir notamment couru en 2017 et 2018 en GP3, une autre formule de promotion.

« Le pilote de la voiture N° 12, Juan-Manuel Correa est dans un état stable et soigné à l’hôpital de Liège. De nouvelles informations sur son état seront transmises lorsqu’elles seront disponibles », a indiqué la FIA.

Elle a précisé que la 2e course de F2, qui devait avoir lieu dimanche avant le Grand Prix de F1, a été annulée.

Voiture désintégrée

Les accidents mortels sont devenus rares en course automobile en raison des progrès effectués dans la résistance des matériaux utilisés dans la construction des voitures et l’aménagement des circuits.

Un autre pilote français, Jules Bianchi, était mort des suites de ses blessures plusieurs mois après un accident lors du GP du Japon de F1 en 2014 lorsque sa monoplace était entrée en collision avec une dépanneuse qui enlevait une autre voiture accidentée.

Auparavant, le Brésilien Ayrton Senna avait trouvé la mort en 1994 lors du GP d’Italie à Imola, le même weekend et sur le même circuit qu’un autre pilote de F1, l’Autrichien Roland Ratzenberger.

Des accidents mortels ont également eu lieu ces dernières années en Indycar, une formule de course monoplace se disputant en partie sur des circuits ovales très rapides.

Lors de l’accident samedi, la monoplace d’Hubert s’est désintégrée sous la violence du choc. Coupée en deux après s’être encastrée dans une barrière de sécurité, ses morceaux ont continué de tournoyer sur la piste au milieu d’une pluie de débris.

La retransmission à la télévision de la scène de l’accident a ensuite été interrompue alors qu’un lourd silence tombait sur le circuit ardennais.

Celui-ci est l’un des derniers grands circuits dits « naturels » avec une piste présentant de fortes dénivellations et tracée au milieu de la forêt. Les parties appelées « L’Eau Rouge » suivie du « Raidillon » sont considérées comme faisant partie des plus spectaculaires, et dangereuses, du sport automobile.

Le pilote allemand Stefan Bellof avait été tué dans un accident il y a exactement 19 ans à l’Eau Rouge lors d’une course de sport-prototypes au volant d’une Porsche.