À l'occasion du 1000e Grand Prix de Formule 1, qui aura lieu ce week-end en Chine, retour sur dix noms qui ont marqué l'histoire de la catégorie reine du sport automobile :

Enzo Ferrari (1898-1988)

L'Italien est le fondateur de l'écurie éponyme qui est la seule à avoir participé à tous les championnats du monde depuis 1950.

Elle est aujourd'hui la plus titrée avec 16 titres constructeurs et 15 titres pilotes. Surnommé Il Commendatore (Le Commandeur), son caractère ombrageux ajoute à sa légende.  

Juan-Manuel Fangio (1911-1995)

PHOTO ASSOCIATED PRESS

Enzo Ferrari (à d.) avec le pilote anglais John Surtees à Monza en 1964.

Juan-Manuel Fangio a gagné cinq championnats du monde (1951, 1954, 1955, 1956 et 1957), un record qui tiendra près de 50 ans (égalé l'an dernier par l'Anglais Lewis Hamilton).

L'Argentin domine les premières années du championnat du monde avant de prendre sa retraite en 1958 à 47 ans, à une époque où nombre de ses adversaires se tuent en course. Il remporte 24 victoires sur 51 départs, soit près d'une course sur deux à laquelle il participe.

La plus belle est la dernière sur « l'enfer vert » du Nürburgring en 1957 lorsque, retardé aux stands au volant de sa Maserati, il remonte sur les Ferrari, les double et gagne.  

Colin Chapman (1928-1982)

L'Argentin Juan Manuel Fangio au volant de sa Maserati avant le Grand Prix de Modena de 1953 en Italie.

Après avoir perfectionné avec ses Lotus l'architecture des voitures à moteur arrière développée à la fin des années 1950 par son compatriote John Cooper, le Britannique Colin Chapman est le premier avec Ferrari à installer des ailerons sur ses monoplaces.

Il introduit aussi l'effet de sol à la fin des années 1970.

Son nom reste attaché à celui de son pilote fétiche, l'Ecossais Jim Clark, champion du monde en 1963 et 1965, mort en course en 1968.

Bernie Ecclestone (né en 1930)

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Colin Chapmann (à g.) avec le pilote américain Mario Andretti.

 D'abord pilote puis manager de l'Autrichien Jochen Rindt, Bernie Ecclestone rachète l'écurie Brabham puis rassemble les équipes au sein de la Formula One Constructors Association (FOCA) dans les années 1970.

Après une lutte acharnée avec le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) Jean-Marie Balestre dans les années 1980, l'Anglais devient propriétaire des droits commerciaux de la F1. Puis, il étend son pouvoir avec la bienveillante complicité de son compatriote Max Mosley, devenu président de la FIA.

Il les revend en janvier 2017 au groupe américain Liberty Media qui s'empresse de l'écarter.  

Frank Williams (né en 1942)

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Bernie Ecclestone.

Frank Williams est le plus titré des « garagistes », ces constructeurs indépendants qui ont commencé en assemblant des F1 dans de petits garages.

Victime d'un accident de la route en 1986 qui le laisse paraplégique, Sir Frank continue jusqu'à encore récemment à gérer son équipe, Williams, de son fauteuil roulant.

Au total, l'écurie britannique remporte 9 titres constructeurs et 7 titres pilotes entre 1980 et 1997, mais sa dernière victoire en GP remonte à 2012 et elle se débat maintenant en queue de peloton.  

Jean Todt (né en 1946)

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Frank Williams.

Jean Todt « sauve » Ferrari en réunissant autour de lui à partir de 1993 une équipe d'ingénieurs et de dirigeants qui vont permettre à la Scuderia de dominer la F1 dans les premières années du 21e siècle.

Dès 1999, Ferrari remporte son premier titre constructeur depuis 1983, et en 2000 avec Michael Schumacher son premier titre pilote depuis 1979.

Le Français est président de la FIA depuis 2009, après avoir succédé à Max Mosley.

Ron Dennis (né en 1947)

PHOTO JEAN-LOUP GAUTREAU, AFP

Jean Todt durant les essais du GP d'Espagne de 2004.

Après avoir débuté comme mécanicien chez Cooper puis Brabham, Ron Dennis prend le contrôle en 1980 de l'écurie McLaren. Avec les pilotes Niki Lauda, Alain Prost et Ayrton Senna, McLaren conquiert 7 titres championnats des pilotes entre 1984 et 1991, en s'associant à Porsche puis Honda pour les moteurs.

À la fin des années 1990, le natif de Woking (Grande-Bretagne) s'allie avec Mercedes pour obtenir deux autres titres avec Mika Häkkinen et offre son premier sacre à Lewis Hamilton en 2008.

Il est débarqué de la tête de McLaren fin 2016 alors que les résultats de l'écurie ne sont plus à la hauteur.   

Ross Brawn (né en 1954)

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Ron Dennis, le patron de McLaren, discute avec son pilote Ayrton Senna (à d.) avant le GP du Canada 1990. Senna avait gagné la course.

Ross Brawn aide Michael Schumacher à conquérir ses deux premiers titres mondiaux avec Benetton (1994 et 1995). Puis, il rejoint son pilote allemand chez Ferrari en 1997. Le Britannique passe ensuite chez Honda et rachète l'écurie du constructeur japonais après sa décision de quitter la F1 fin 2008.

Grâce à une innovation technologique (le double diffuseur), il remporte en 2009 le titre constructeur et pilote (avec Jenson Button) puis vend son écurie à Mercedes tout en gardant les rênes.

Brawn quitte l'écurie allemande en 2013 puis aide Liberty Media à racheter les droits commerciaux de la F1, dont il est aujourd'hui directeur sportif et technique.

Ayrton Senna (1960-1994)

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Ross Brawn savoure la victoire de Jenson Button (à d.) au GP d'Australie 2009.

Ayrton Senna est le pilote le plus charismatique de la F1 des 40 dernières années.

Le Brésilien gagne trois titres de champion du monde (1988, 1990 et 1991) et sa rivalité avec le Français Alain Prost fait partie de la légende de ce sport.

Il se tue en course en 1994 alors qu'il vient de passer de McLaren à Williams, où il succède à Prost qui y a remporté son 4e titre mondial en 1993.     

Michael Schumacher (né en 1969) 

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Ayrton Senna avant le GP du Canada en 1986.

Avec sept titres de champion du monde entre 1994 et 2004, 91 victoires en Grands Prix, l'Allemand Michael Schumacher est l'homme de tous les records, sauf celui des pole positions que lui a arraché Lewis Hamilton.

« Schumi » est aussi le pilote qui a ramené Ferrari au sommet du podium après 20 ans de disette.

Il termine sa carrière chez Mercedes en 2012.

Il est victime l'année suivante d'un accident de ski. Blessé à la tête, il n'a pas été revu en public depuis.    

Michael Schumacher jubile après sa victoire au GP du Japon en 2000. Le patron de Ferrari, Jean Todt, célèbre avec lui.