L'arrivée du groupe Liberty Media à la tête de la F1 a déjà bousculé bien des façons de faire et ce n'est encore qu'un début, s'il faut se fier aux déclarations de Chase Carey, président de Formula One Group.

L'Américain rêve en effet d'un championnat du monde plus équilibré et le FOG a mis de l'avant des propositions audacieuses pour la prochaine réglementation sportive et technique, qui doit entrer en vigueur en 2021. S'inspirant des recettes utilisées dans les circuits sportifs majeurs en Amérique du Nord, le projet présenté il y a quelques mois aux équipes inclut un plafond budgétaire et un meilleur partage des revenus.

Sur le plan technique, le FOG envisage des groupes propulseurs moins complexes - et donc moins coûteux - et des mesures favorisant les dépassements entre les voitures.

Fort mal reçues par les dirigeants de Ferrari et de Mercedes, qui dominent le Championnat du monde avec des budgets annuels de plus 650 millions, ces propositions ont par contre soulevé l'espoir des petites équipes.

Sergio Marchionne, président du groupe industriel propriétaire de Ferrari, a menacé de quitter la F1 si on allait à l'encontre de ce qui est la « nature » de la F1.

« Certaines personnes voudraient une approche moins technologique, mais nous et Mercedes avons bien l'intention de maintenir un standard très élevé. »

- Sergio Marchionne, de l'écurie Ferrari

Le FOG et les dirigeants des équipes se sont réunis il y a quelques jours à Monaco pour discuter d'un plan plus détaillé. De toute évidence, chacun a mis de l'eau dans son vin et les nouvelles règles techniques ont été déterminées dans leurs grandes lignes.

Les moteurs seront plus simples avec la disparition du système de récupération de l'énergie des gaz d'échappement, très coûteux. Ils pourront toutefois tourner plus vite (18 000 tr/min, au lieu de 15 000 tr/min) et la consommation ne sera plus limitée. On devrait ainsi avoir des moteurs plus performants et surtout plus bruyants.

Quant au plafond sur le budget ou le nombre d'employés, il semble maintenant que sa mise en place sera souple et graduelle. On parle maintenant d'une limite de 150 millions pour « les frais d'exploitation » d'une équipe. Toto Wolff, directeur de l'équipe Mercedes, a rappelé à Monaco que des éléments comme le développement des moteurs ou les salaires des pilotes seraient ainsi exclus des dépenses considérées pour le plafond.

« C'est important de respecter les différentes structures en place et d'éviter des pertes massives d'emplois, a-t-il souligné. Je pense que nous avons été écoutés et que nous trouverons bientôt un terrain d'entente. »

La F1 en chiffres

Budgets des équipes

Dans les années 60, des équipes comme Cooper et Brahbam remportaient le Championnat du monde de F1 avec des budgets inférieurs à 100 000 $. Cette année, Mercedes va dépenser près de 700 millions et même les équipes les moins fortunées vont devoir engager plus de 100 millions pour participer au championnat.

Mercedes : 680 millions

Ferrari : 650 millions

Red Bull : 525 millions

McLaren : 375 millions

Renault : 300 millions

Williams : 200 millions

Sauber : 200 millions

Toro Rosso : 175 millions

Hass : 160 millions

Force India : 160 millions

Source : Auto Bild

Les salaires de pilotes

Sebastian Vettel, Ferrari : 60 millions

Lewis Hamilton, Mercedes : 50 millions

Kimi Räikkönen, Ferrari : 40 millions

Fernando Alonso, McLaren : 30 millions

Valtteri Bottas, Mercedes : 12 millions

Max Verstappen, Red Bull : 10 millions

Stoffel Vandoorne, McLaren : 7 millions

Daniel Ricciardo, Red Bull : 6 millions

Nico Hulkenberg, Renault : 5,5 millions

Sergio Perez, Force India : 5 millions

Romain Grosjean, Haas : 4,5 millions

Esteban Oco, Force India, 3 millions

Kevin Magnussen, Haas : 2,5 millions

Lance Stroll, Williams : 1,8 million

Sergueï Sirotkine, Williams : 1 million

Carlos Sainz, Renault : 750 000 $

Marcus Ericsson, Sauber : 500 000 $

Pierre Gasly, Toro Rosso : 400 000 $

Brendon Hartley, Toro Rosso : 350 000 $

Charles Leclerc, Sauber : 150 000 $

Source : TMZ

Les primes des équipes

Les équipes qui participent au Championnat du monde touchent des primes de plusieurs millions en vertu des fameux Accords de la Concorde, un contrat signé à l'époque de Bernie Ecclestone. Le document est complexe, une de ses clauses assure notamment l'équipe Ferrari d'un boni important chaque année en raison de son importance historique en F1. C'est ce qui explique que la Scuderia reçoive les primes les plus élevées, même si elle n'a pas remporté le titre mondial depuis 2007. Pas moins de 940 millions ont été distribués en 2017, une baisse de 3 à 5 % par rapport à la saison précédente, et on s'attend à une autre baisse cette saison.

Voici la liste des primes reçues en 2017 :

Ferrari : 180 millions

Mercedes : 171 millions

Red Bull : 161 millions

McLaren : 97 millions

Williams : 79 millions

Force India : 72 millions

Toro Rosso : 59 millions

Renault : 52 millions

Sauber : 49 millions

Haas : 19 millions

Source : Autosport