Des vitesses de 20 à 50 km/h supérieures à celles de l'an passé dans certains virages, des freinages amorcés de 20 à 30 m plus loin et des tours de trois à quatre secondes plus rapides. Plus performantes, les F1 de cette année imposent d'accroître la sécurité sur les circuits. Melbourne a dû s'adapter. Montréal le devra aussi.

La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a mené cet hiver des simulations pour les 20 circuits de cette saison 2017 afin d'évaluer les comportements des nouvelles monoplaces. Résultat, la FIA a prévenu les circuits qu'il faudrait sans doute qu'ils fassent des modifications, si ce n'est à leur tracé, au moins à la sécurité.

Théâtre de la première course de la saison, le circuit d'Albert Park a dû s'y plier. Le premier virage qui suit le départ ainsi que le rapide virage numéro 6 ont vu leur mur de pneus doubler de largeur. À la sortie du virage 14, qui est presque à 90 degrés, dans la zone de dégagement, on est passé de trois à six rangées de pneus insérées de tubes.

Le plus gros changement, et le plus onéreux, a résidé dans l'installation d'une barrière amortissante de la société française Tecpro. Installée sur 80 m de long à la sortie du rapide et complexe virage 12, cette barrière aurait coûté plus de 100 000 $. À cet endroit, en cas de sortie de piste, une voiture peut percuter la barrière à 130 km/h sans dommage majeur pour la voiture ni blessure sérieuse pour le pilote, grâce à ce système amortissant.

« Pour nous qui avons une bonne vieille piste, la marche est haute de passer de ceintures de pneus et de convoyeurs à une barrière comme celle-ci », concédait cet hiver à Motorsport Craig Moca, directeur des infrastructures du circuit de Melbourne.

Ci-bas : Max Verstappen doit peut-être sa vie à ces barrières : on a vu sa Red Bull percuter violemment une barrière Tecpro au GP de Monaco en 2015. Il en est sorti secoué mais indemne.

Infographie : Philippe Tardif, La Presse

À Albert Park, les virages 1, 6, 12 et 14 ont vu leurs protections augmentées.

DES SIMILITUDES AVEC MONTRÉAL

Albert Park partage quelques similitudes avec l'île Notre-Dame. C'est un circuit temporaire qui ceinture un plan d'eau, avec des murs de protection très proches de la piste et de longues accélérations ponctuées par des freinages brusques.

« Parce que nos barrières sont proches de la piste, il faut s'assurer qu'il y ait assez de protection si un pilote sort de piste », précisait en janvier Craig Moca pour justifier les aménagements.

Difficile ici de ne pas faire un rapprochement avec le circuit Gilles-Villeneuve. Le promoteur du Grand Prix du Canada a reçu lui aussi les recommandations de la FIA récemment. « Dans quelques virages, on va remplacer les pneus par des barrières Tecpro », annonce François Dumontier.

Le virage 1 sitôt le départ, le virage 2-Senna, le virage 8 situé juste après le pont de la Concorde et l'épingle au virage 10 seront bordés de ces barrières amortissantes. Dans l'épingle, c'est le fond de la zone de dégagement qui en sera équipé.

Les premiers Grands Prix devraient être riches en enseignements. « Des ajustements sont possibles après les trois premières courses », précise François Dumontier.

Les barrières amortissantes Tecpro ne sont pas imposées par la FIA. L'an dernier, sept circuits étaient entièrement équipés de celles-ci, quatre autres en étaient partiellement dotés, dans quelques virages. Avec les F1 de cette année, d'autres circuits vont en installer. Dont Montréal.

Infographie : Philippe Tardif, La Presse

Au circuit Gilles-Villeneuve, les virages 1, 2-Senna, 8-pont de la Concorde et 10 (l'épingle) seront bordés de barrières amortissantes Tecpro.