Piloter une Bentley Supersports de 620 chevaux ou une Ferrari 458 Italia sur le circuit Mont-Tremblant, c'était le «trip de gars» que permettait Supercar Challenge. Ce rêve de gosse n'est plus possible. L'entreprise a dû plier bagage.

Le message de la fenêtre d'avertissement est lapidaire sur le portail web de Supercar Challenge: «Considérant que les compagnies d'assurance ont décidé de cesser la couverture d'assurance de Supercar Challenge, et ce, malgré le fait que nous n'avons jamais eu recours à leur service, nous nous voyons dans l'obligation d'annoncer la fermeture de la compagnie.»

Le rêve est brisé pour ceux qui pouvaient se le permettre. Les Audi R8, Bentley Supersports, Ferrari 458 Italia, Nissan GT-R, Porsche 911 Turbo et Lamborghini Superleggera LP570-4 de l'entreprise ont été vendues. La saison a été annulée.

Pour la coquette somme de 4000 $ par jour par personne, les cinq voitures étaient à la disposition du public et surtout des entreprises pour une activité à caractère corporatif. Cette année, le tarif avait été revu à la baisse - à 3000 $ - et le calendrier prévoyait huit jours d'activités avec 30 participants lors de chaque journée. Une planification qui s'est avérée inutile dès le printemps dernier. Supercar Challenge a dû prévenir les clients inscrits qu'ils ne pourraient essayer les bolides cette année.

Imbroglio

Cet abandon d'activités a pour origine un problème d'assurances. Propriété de 10 partenaires qui les utilisaient sur la route, les voitures étaient assurées en conséquence par la compagnie Aviva. Elles bénéficiaient d'une seconde couverture pour les évènements sur le circuit, auprès d'un autre assureur, Jones Brown. C'est étonnamment le premier assureur, Aviva, qui a décidé de revoir l'entente sans la moindre explication.

«Notre prime normale était de 30 000 $ pour les six voitures. Cette année, l'assureur Aviva nous demandait une nouvelle prime à 150 000 $, ce qui voulait dire qu'il ne voulait plus couvrir», précise Francis Beaudet, président de Supercar Challenge.

L'entreprise n'aurait pu, quoi qu'il en soit, refiler la facture à ses clients d'un jour sur le circuit. «Le plan d'affaires n'avait plus de sens. (...) Absorber les assurances nous amenait à un prix astronomique», explique Pierre Des Marais, directeur du programme d'essais sur piste.

Supercar Challenge a donc tout stoppé. «On avait une belle demande», regrette Pierre Des Marais.

Il n'a pas été possible d'obtenir les commentaires d'Aviva.