Il n'y aura que quatre voitures hybrides au départ de la 80e édition des 24 Heures du Mans, deux Audi R18 e-tron quattro et deux Toyota TS030 Hybrid, samedi à 9h00 heure de Montréal, et 52 autres voitures à l'affût, bien décidées à s'approcher le plus près possible des favorites.

Cette partie de chasse très particulière a été précédée par de longues heures de préliminaires, essais libres ou qualificatifs, ayant abouti à une hiérarchie prévisible: les Audi et Toyota devant, qu'elles soient hybrides ou pas, avec des moteurs électriques à l'avant ou à l'arrière, et tous les autres derrière, au moins au départ.

Comme si 2012 allait ressembler à 2011, l'équipage placé en pole position sera le même: un Français, Benoît Tréluyer, un Suisse, Marcel Fässler, et un Allemand, André Lotterer, auteur jeudi soir, d'une pole position effrayante d'assurance, en 3:23,787 minutes.

«J'ai le sentiment d'avoir eu un tour dégagé et d'être dans les meilleures conditions possibles pour faire un tour rapide, en ayant un maximum d'adhérence. C'était un sentiment chouette», a résumé Lotterer vendredi, dans un français parfait.

Cette «pole» est intimidante pour les adversaires de la troupe du Dr Wolfgang Ullrich, le patron d'Audi Sport, parce qu'elle correspond à une amélioration de deux secondes par rapport à 2011, avec une R18 e-tron quattro qui débute au Mans, préparée par une équipe Audi au sommet de son art.

Cette nouvelle R18 est encore plus efficace que ses aînées - 10 victoires en 13 participations - parce qu'elle est truffée de «technologies innovantes» qui permettent aux pilotes de se concentrer sur la qualité de leur pilotage, et rien d'autre, insiste justement Audi. «On prend aussi plus de plaisir, surtout dans les virages rapides», souligne Romain Dumas, vainqueur en 2010.

Toyota mieux que Peugeot

En général, quand il pleut au Mans, les autres concurrents se frottent les gants et entament des remontées spectaculaires. Cette année, il va falloir qu'ils s'arment de patience, car s'il pleut les Audi e-tron quattro seront encore plus efficaces: grâce à deux moteurs électriques placés sur les roues avant, c'est en effet le 4x4 le plus rapide du monde.

Et même si l'énergie électrique récupérée au freinage ne peut être utilisée que sept fois sur un circuit de 13 km, c'est toujours ça de pris par rapport aux concurrents, notamment Toyota qui a aussi choisi un système hybride mais dans une configuration différente, où toute la puissance supplémentaire est transmise aux roues arrière.

Pour leur retour au Mans, après 13 ans d'absence, les Japonais ne sont pas ridicules, loin de là. La meilleure TS030 Hybrid n'a échoué qu'à une grosse seconde, en qualifications, de la meilleure Audi e-tron. C'est déjà mieux que la Peugeot 908 la plus performante l'an dernier, alors que Toyota n'a fait que quelques mois d'essais, et aucune course, avant de revenir au Mans.

«Nous sommes tous très contents de l'équilibre de la voiture, nous pouvons facilement attaquer très fort, jusqu'à la fin, et nous attaquerons encore davantage dimanche», annonce Stéphane Sarrazin, ex-pilote Peugeot Sport recruté à la dernière minute par Toyota. Le nouveau samouraï rappelle aussi qu'au Mans, plus qu'ailleurs, «la course est longue».