La 80e édition des 24 Heures du Mans a commencé dimanche par les vérifications techniques des Audi, les favoris allemands, en attendant celles lundi des revenants japonais de Toyota, deux écuries qui rêvent de faire triompher un moteur hybride.

Audi et les négligés français des écuries Pescarolo et Oak Racing dimanche, Toyota et les visionnaires américains de Delta Wing lundi: avant de pouvoir rouler sur le circuit de la Sarthe, tous doivent passer par les vérifications techniques, ce prélude technique et administratif dans le centre du Mans.

Puis la grande semaine de l'endurance pourra occuper les 56 concurrents et 168 pilotes invités par l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), tout en attirant la grande foule, comme chaque année au mois de juin.

Cette année marque les débuts véritables de l'ère hybride au Mans, avec deux Audi R18 e-tron et deux Toyota TS030 capables, sur le papier, de gagner au classement général, comme l'a montré la journée-test du 3 juin.

Dès mercredi soir, les essais officiels débuteront sur les 13 km du grand circuit de la Sarthe, pour se terminer jeudi sur le coup de minuit.

Comme prévu, les deux premières manches du nouveau Championnat du monde d'endurance (WEC), durement touché par le retrait brutal de Peugeot Sport et ses 908, ont tourné à l'avantage d'Audi, victorieux à Sebring et à Spa. Mais on attend toujours la première victoire d'une R18 hybride «made in Ingolstadt».

Ce sera peut-être pour dimanche, mais rien n'est moins sûr, vu la difficulté qu'il y a, chaque année, à gagner au Mans, et la multitude de paramètres qu'il faut maîtriser pour y faire triompher une nouvelle voiture. Toyota le sait, qui fait son retour et affiche des ambitions bien moins élevées qu'Audi.

 

Pescarolo pessimiste

En attendant, comme souvent, le Pescarolo Team sarthois a eu les honneurs du pesage dès dimanche, pour lui assurer un maximum de soutien populaire. Le grand Henri (33 participations comme pilote, quatre victoires) en aura bien besoin toute la semaine, car cette édition 2012 s'annonce très compliquée pour lui.

«C'est la première fois que nous arrivons au pesage dans d'aussi mauvaises conditions», a dit «Pesca», très éprouvé par un printemps de crise: «Nous avons eu des difficultés à boucler notre budget, si bien que la Pescarolo 03 n'a pas été finie à temps. Elle était tout juste assemblée pour la journée-test et, comme toute voiture neuve, elle n'a pas été épargnée par les petits problèmes techniques».

Le Pescarolo Team engagera aussi une Dome S102 japonaise, avec un équipage de haut niveau constitué de Sébastien Bourdais, Nicolas Minassian et Seiji Ara. «L'auto fonctionne correctement et elle a accumulé beaucoup de kilomètres depuis le mois de mars», selon le patron.

Une autre écurie française, le Oak Racing, engagera des châssis Pescarolo, rebaptisés Morgan et équipés de moteurs Judd.

Nouveauté absolue, la Delta Wing, une espèce de fusée ultra-légère sur quatre roues, consommant moins de carburant, sera installée dans le 56e stand. Et comme chaque année, pour les nostalgiques, il y aura aussi des quantités de Porsche, Ferrari et autres Corvette ou Aston Martin dans la catégorie GTE.

Il y aura aussi des concerts gratuits le soir près de la passerelle Dunlop, en commençant par Gérald de Palmas mercredi. De quoi attirer encore plus de 250 000 spectateurs dans la Sarthe, toute la semaine, pour l'ouverture de la chasse à l'hybride.

Photo AFP

Tom Kristensen, huit fois vainqueur aux 24 Heures du Mans 24 hours race, Rinaldo Capello et Allan McNish posent aux côtés de l'Audi R18 E-Tron Quattro no 2.

Photo AFP

Le prototype révolutionnaire Delta Wing-Nissan sera piloté par Michael Krumm, Marino Franchitti et Satoshi Motoyama.