Audi, avec quatre voitures samedi sur le toboggan des Ardennes, est le grand favori des Six Heures de Spa, 2e des huit manches du Championnat du monde d'endurance, en l'absence des Toyota qui n'effectueront leur début en compétition qu'aux 24 Heures du Mans.

Depuis le retrait de Peugeot en début d'année, le constructeur allemand est sans véritable concurrence et l'absence de Toyota, en raison d'un accident survenu lors d'essais privés début avril, l'épreuve belge risque de n'être qu'un tour de chauffe pour les Audi avant les 24 Heures du Mans (16-17 juin).

«Spa-Francorchamps sera effectivement une répétition générale en vue du Mans», confirme Wolfgang Ullrich, le patron d'Audi Motorsport.

«Pour que les Audi ne gagnent pas, il faudrait qu'elles abandonnent toutes les quatre», plaisantait même jeudi dans la presse belge l'un des pilotes de la marque aux anneaux, l'Allemand André Lotterer.

La première séance d'essais libres jeudi matin a confirmé cette domination: les quatre Audi ont confisqué les quatre premières places renvoyant leurs concurrentes de la catégorie reine LMP1 (notamment les Lola à moteur Toyota et la Dome de Pescarolo) à plus de deux secondes au tour.

Les Audi vont donc se battre entre elles pour la victoire samedi. «Mais on ne va pas se frotter», explique Lotterer, vainqueur au Mans l'année dernière.

La pluie annoncée

L'intérêt principal du constructeur allemand sera donc de tester la fiabilité et la vitesse de ses nouveaux prototypes hybrides. Deux des quatre voitures engagées samedi sont des R18 e-tron quattro, qui effectuent leur première en course officielle à Spa.

Deux moteurs électriques fixés sur le train avant en plus du moteur thermique (V6 diesel) installé à l'arrière permettent un surcroît de puissance pendant quelques secondes, comparable au Kers en Formule 1.

«Lors d'essais à Sebring (aux États-Unis en mars dernier), l'hybride a tourné trois secondes plus vite que la pole réalisée par l'ancien proto quelques jours plus tôt. J'aime beaucoup cette voiture et les excellentes sensations qu'elle procure», raconte le Français Benoît Treluyer qui pilotera l'Audi N.1 avec Lotterer et le Suisse Marcel Fässler.

En tête du Championnat du monde (WEC) après son succès à Sebring, le trio Capello-Kristensen-McNish sera au volant de la N.2.

La concurrence viendra donc surtout des deux autres Audi, à moteur 100% thermique, notamment celle des Français Romain Dumas et Loïc Duval, associés à l'ancien pilote F1 espagnol, Marc Gené.

Selon les dernières prévisions météo, la course devrait se dérouler sous la pluie. De quoi permettre, peut-être, à d'autres équipes de se mêler à la lutte pour le podium.

La Lola pilotée notamment par Nicolas Prost (6e des essais du matin) et la Dome-Pescarolo du duo Bourdais-Minassian (7e) ont effectué des premiers tours prometteurs sur ce que beaucoup de pilotes considèrent comme le plus beau circuit du monde.