Le Dakar-2012, 33e du nom, a vu le triomphe de Stéphane Peterhansel en auto (Mini) et de Cyril Despres en moto (KTM), deux pilotes français d'exception, mais également deux personnalités aux antipodes, diversement appréciées au sein de la caravane du rallye.

Pour sa 23e participation, Peterhansel a une nouvelle fois dominé de toute son expérience la course, remportant son 10e Dakar (6 en moto, 4 en auto), le premier en terre sud-américaine. Des chiffres impressionnants et un record historique pas prêt d'être battu.

«Quand on pense comme c'est compliqué de gagner un Dakar, c'est incroyable que j'aie réussi à en gagner 10», mesure le pilote de 46 ans.

Champion des champions du Dakar, le natif d'Échenoz-la-Méline en Haute-Saône, à côté de Vesoul, est également une des personnalités les plus appréciées de la caravane.

Que ce soient les concurrents, organisateurs ou divers contributeurs de l'évènement, les témoignages concordent: Peterhansel est un homme des plus respectables, doté d'une grande humilité et animé d'un profond esprit sportif.

Lancé dans le grand bain de la moto à 15 ans, Peterhansel court son premier Dakar en 1987 à 22 ans et termine en 18e position. Vingt-cinq ans plus tard, passionné comme au premier jour bien qu'ayant troqué le deux roues pour une auto, il cumule 59 victoires d'étapes, un autre record...

«Je ne sais pas ce que je vais faire de mieux, se demande le persévérant Français, qui a attendu cinq ans avant de renouer avec le succès final. Battre ce(s) record(s) cela va être compliqué pour les autres.»

Despres décrié

Parmi ces «autres», justement, se détache Cyril Despres, sacré pour la 4e fois en moto sur KTM, au terme d'une passionnante passe d'armes de 15 jours avec son équipier Marc Coma, dans la lignée des sept précédentes éditions. Le Français (2005, 2007, 2010, 2012) et l'Espagnol (2006, 2009 et 2011) se partagent depuis 2005 les lauriers dévolus au vainqueur moto, le Dakar-2008 ayant été annulé pour cause de troubles en Mauritanie.

À 37 ans et déjà 12 participations derrière lui, Despres se rapproche petit à petit du record de victoire motos, propriété de Peterhansel.

Mais s'il est en mesure de parvenir un jour à se hisser à la hauteur du palmarès de son illustre aîné, le natif de Nemours est loin d'avoir la même aura selon l'avis général.

Un commissaire de course qui n'en revient toujours pas a raconté à l'AFP: «j'étais sur le CP1 de l'étape (8e, NDLR) où il s'est embourbé. Il était furieux. En sortant de la mélasse, il s'est approché de moi. Il m'a, sans dire un seul mot, ôté autoritairement mon chèche du cou, a essuyé ses lunettes avec et toujours sans un mot me l'a jeté et est reparti».

Alors, Despres hautain, voire méprisant ? Le motard français David Casteu confirme: «il tuerait père et mère pour avancer. Il nous marcherait sur la gueule s'il le pouvait. Il n'a aucun esprit sportif. On n'a pas envie de passer un week-end avec lui».