Le Français Sébastien Ogier a remporté le rallye du Japon mais cette 2e grande victoire de sa carrière, après le Portugal en mai, ne changera rien à l'issue du Championnat du monde WRC: Sébastien Loeb, 5e à Sapporo, va probablement coiffer une 7e couronne chez lui, en Alsace.

En retrait depuis le début du rallye, Loeb a signé trois temps scratch dimanche matin, pour l'honneur, mais n'a pas réussi à monter sur le podium, pour la première fois de la saison. En Alsace (1-3 octobre), il devra gagner son 60e rallye... ou marquer sept points de plus qu'Ogier pour assurer son 7e titre mondial.

«On est maîtres de notre destin, tant mieux», a déclaré Loeb. Ce rallye «était mal parti et s'est terminé comme il avait commencé», sur des pistes forestières où «il faut être en vrac, se jeter n'importe comment dans les virages, ce n'est pas un style de pilotage que j'apprécie», a résumé le grand patron du WRC.

L'élève Ogier, déjà surnommé «Seb 2», avait les mêmes doutes que son professeur quand il a débarqué au Japon, pour la première fois de sa vie. Mais, il a su s'en accommoder pour, au final, remporter une nouvelle victoire, avec la manière, qui conforte sa place de vice-champion du monde virtuel, à 26 ans seulement.

«C'est un week-end idéal. On ne s'attendait pas forcément à ça en arrivant, dans des conditions qu'on n'apprécie pas le plus. On a réussi à trouver un bon feeling d'entrée, en prenant un bon rythme vendredi, puis on a bien géré notre course samedi, en regardant les temps partiels, et ce matin on a attaqué fort pour dépasser Petter (Solberg) et créer un petit écart. C'était vraiment une course parfaite», a dit Ogier.

Après les deux derniers passages dans la super-spéciale du Sapporo Dome (ES25, ES26), en pneus terre sur un tracé en asphalte, Ogier a terminé le rallye avec 15 secondes d'avance sur le Norvégien Solberg et 26 secondes d'avance sur le Finlandais Jari-Matti Latvala (Ford Focus).

Un été formidable

Solberg, champion du monde 2003 et vainqueur au Japon en 2004, menait encore dimanche matin, malgré une pénalité de 10 secondes samedi pour départ anticipé dans l'ES13, puis son amortisseur avant gauche a cassé, rendant sa voiture inconduisible. Cela a bien aidé Ogier à passer en tête, puis à gagner, mais peut-être que le moniteur de ski des Hautes-Alpes n'avait pas besoin de ça.

Ogier a toujours été dans le trio de tête et a signé cinq temps scratch (deux de moins que Solberg). Il a même eu le luxe de ralentir samedi en fin de journée pour éviter de passer devant Solberg... et donc de balayer la piste dimanche matin dans les dernières spéciales.

Champion du monde Junior-WRC en 2008 sur une petite Citroën C2, Ogier n'arrête plus de progresser. Il vient de boucler au Japon un été formidable, agrémenté aussi d'une 2e place en Finlande, devant Loeb, et d'une 3e place en Allemagne, derrière Loeb. Avec son copilote Julien Ingrassia, il forme un tandem aussi efficace dans le cockpit que rigolard à l'assistance, un peu comme «Seb 1» avec Daniel Elena.

C'est seulement leur deuxième saison complète en WRC, et leur 23e rallye dans une grosse C4, après sept rallyes dans la C2. Les deux compères repartent du Japon en ayant consolidé la 2e place au championnat, à 43 points de Loeb mais 26 points devant Latvala. Jari-Matti, deux victoires cette saison, comme Seb 2, c'est l'autre jeune qui monte vite. C'est la relève du WRC.