F1, rallye, sécurité routière... le Français Jean Todt ferraille tous azimuts dans des dossiers extrêmement différents depuis qu'il est devenu, fin 2009, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Les tâches ne manquent pas côté sportif. Tout reste à faire en F1, qu'ont fui Honda (2008), BMW et Toyota (2009), imités bientôt par le manufacturier de pneus Bridgestone (fin 2010). La réduction des coûts, dont son prédécesseur Max Mosley avait fait sa priorité, n'a pas abouti. Todt, ancien patron de la Scuderia Ferrari et de Peugeot Sport, n'y croit pas et cherche une voie médiane.

 

«La F1 coûte trop cher», mais «je suis contre la limitation réglementaire des budgets. Si nous voulons pérenniser la F1, il faut une vraie prise de conscience et des décisions fondamentales», expliquait-il en décembre au Figaro. Le propos, plutôt vague, devra impérativement être approfondi.

 

La F1 se doit aussi de devenir plus écolo-technologique. Le SREC, système transformant l'énergie du freinage en puissance supplémentaire, a été mis de côté par les écuries pour 2010 car son bénéfice n'était pas criant en terme de performance. Mais le procédé figure encore dans le règlement de la F1.

 

Richard Branson, le patron de Virgin, nouveau venu dans le championnat, veut également faire de son écurie une vitrine pour les énergies vertes. À la FIA de plancher sur ce thème. La F1 aurait tout à y gagner. Un groupe de travail a été mis en place par Todt.

 

Le rallye: une priorité

 

Côté rallye, la domination de Sébastien Loeb et la présence assidue de Ford comme adversaire de Citroën sont deux arbres qui cachent la forêt de problèmes potentiels. «Développer le rallye est une priorité», a dit Todt lors du lancement de la saison 2010, à Paris. «Le WRC est le pinacle mais nous devons nous occuper du rallye dans le monde entier», a-t-il ajouté, conscient que le succès du WRC passe, d'abord, par l'arrivée de nouveaux constructeurs mais, aussi, par le développement des séries continentales ou nationales qui contribuent à rendre la discipline populaire et à faire émerger les talents.

 

Todt aurait d'ailleurs l'occasion de réussir une opération de promotion symbolique s'il parvenait à faire du prochain rallye de Monte-Carlo, épreuve historique qui fêtera ses 100 ans cette année, la manche d'ouverture à la fois du WRC et de l'IRC (la deuxième division du rallye).

 

Autre sujet sensible, la nouvelle réglementation technique pour 2011. Elle doit permettre une réduction des coûts mais a longtemps bloqué le travail des ingénieurs, et n'a pas encore incité d'autres constructeurs à rejoindre Ford et Citroën.

 

Enfin, autre facette méconnue de la FIA, en liaison étroite avec les clubs automobiles nationaux: la sécurité routière. Todt travaille pour limiter le nombre de morts sur les routes. Son objectif: épargner 5 millions de vies lors des 10 prochaines années.