Volkswagen, qui truste le podium chez les autos, risque de vivre une deuxième semaine de course mouvementée, alors que le Français Cyril Despres, avec une heure d'avance sur tous ses concurrents en moto, a un boulevard devant lui pour remporter le Dakar-2010.

L'incident mécanique ayant fait perdre plus de 2 heures au Français Stéphane Peterhansel (BMW) dans la cinquième étape a été le tournant de l'épreuve en catégorie auto.

«On perd le rallye aujourd'hui (mercredi). C'est la course. Maintenant, il n'y a plus aucun espoir de viser la première place», avait réagi à chaud Peterhansel, leader au moment des faits, qui s'est depuis lors fixé comme objectif de «remonter le plus haut possible au classement» et «terminer dans le Top 3 ou le Top 5».

Un temps 10e, remonté en deux étapes à la 5e place, derrière son coéquipier Guerlain Chicherit et les trois Volkswagen, Peterhansel devra toutefois espérer au moins une défaillance des VW pour se placer sur le podium. Soit un gros souci mécanique ou un accident du numéro 1 Carlos Sainz, de son second Nasser Al-Attiyah ou du troisième Mark Miller.

Un tel événement pourrait bien se produire. L'Espagnol et le Qatarien se livrent une bataille féroce pour la victoire, qui pourrait leur coûter cher à terme. Miller, en embuscade, ne se ménage pas pour autant et peut tout aussi bien partir à la faute.

Kris Nissen, le directeur de Volkswagen Motorsport, en est conscient. «Je pense honnêtement qu'il nous sera difficile d'éviter certaines erreurs. Je serais déjà heureux si nous gagnions la course, et encore plus si nous réalisions un doublé», a-t-il expliqué samedi à l'AFP.

Pas de consignes

L'heure des consignes de course n'est pourtant pas encore venue. «Nous prenons un risque en laissant la course ouverte. Mais d'un autre côté, ces mêmes pilotes travaillent avec nous depuis un an ou plus pour nous placer dans la situation que nous vivons maintenant», a observé M. Nissen.

«Ce serait complètement injuste de geler la course, pour eux, pour l'écurie, pour le public», a poursuivi le directeur de Volkswagen Motorsport, dont le conseil à ses troupes se résume à une maxime : «pour terminer le Dakar premier, premièrement ils faut le terminer».

La victoire chez les motos devrait a priori être bien plus limpide. Cyril Despres (KTM), qui n'a jamais fait moins bien que 4e d'étape depuis le début de l'épreuve, se comporte en patron. Ses succès durant les deux journées les plus difficiles (la 3e et la 7e) en attestent.

Rapidité, assurance, bonne orientation... le Français semble à des lieues des autres concurrents. Sa deuxième semaine, s'il ne connaît pas d'incident mécanique, devrait être placée sous le signe de la gestion. Un terme qu'il abhorre.

«Il y a 14 étapes. Armstrong ne gagne jamais le Tour de France (cycliste) au troisième ou au cinquième jour», s'agaçait-il jeudi, alors que son «principal rival», l'Espagnol Marc Coma, était déjà rejeté à plus d'une heure au général.

Depuis lors, Coma a écopé samedi d'une pénalité de 6 heures pour avoir illégalement changé une roue durant l'étape de vendredi. Mis dans l'incapacité de gagner ce 31e Dakar, le Catalan crie à l'injustice. «A aucun moment on ne peut prouver que j'ai changé de roue», a-t-il affirmé.

Touché mentalement, Coma ne sait même pas s'il reprendra le guidon dimanche. «Ca dépend un peu de l'état mental dans lequel je me trouve», a-t-il observé. La victoire semble toute tracée pour Despres.