Quand les F1 sont parties, les NASCAR dansent. C'est du moins ce qu'espère François Dumontier, promoteur local de la course NAPA Auto Parts 200 sur l'île Notre-Dame, fin août. Les billets sont mis en vente demain, mais déjà, il sent un engouement de la part d'un public jadis fidèle aux Ferrari et compagnie.

Ce nouveau public découvrira un style de course plus musclé, moins techno, sur un revêtement qui devrait tenir le coup! «Les 14 virages seront repavés à la mi-mai et nous utiliserons une recette développée par NASCAR.» Finies, donc, les complaintes à propos de la mauvaise qualité de l'asphalte.

De fait, les astres n'ont jamais été aussi bien alignés pour l'épreuve montréalaise de stock-car. Pas de F1. Une nouvelle date, le 30 août, qui ne tombe pas en pleines vacances de la construction ni pendant la finale de la Coupe Rogers (comme l'an dernier.) Et surtout, pas de course de Sprint Cup le même week-end.

«Pour la première fois, notre événement va se tenir le samedi et le dimanche, plutôt que le vendredi et le samedi, dit François Dumontier. Et comme c'est relâche du côté de la Sprint Cup, on pourrait peut-être attirer plus de pilotes du grand championnat.»

«J'espère que les gars de Cup viendront», ajoute le pilote de Nationwide Jason Laffler, de passage à Montréal mercredi. «Mais c'est sûr que ce n'est pas tous les pilotes qui aiment les circuits routiers....»

La disparition de l'épreuve mexicaine pourrait peut-être jouer en faveur de Montréal, désormais seul arrêt du géant NASCAR hors des États-Unis.

On peut toujours rêver de voir Dale Earnhardt Jr, Jeff Gordon ou Tony Stewart brûler leurs pneus sur l'île Notre-Dame. Mais il serait plus réaliste d'espérer le retour de Carl Edwards (monsieur backflip) ou le baptême de Kyle Busch, vainqueur de dix courses de Nationwide l'an dernier.

Et les pilotes locaux? Patrick Carpentier et Jacques Villeneuve se retrouveront-ils sur la grille de départ? «Je veux Patrick et Jacques et je suis confiant de les avoir», lance François Dumontier. Andrew Ranger, lui, sera assurément de l'épreuve de Canadian Tire.

Villeneuve pourrait bien retrouver un volant avec Braun Racing, comme l'an dernier. Leffler renouerait donc avec son coéquipier de 2008. «J'ai réalisé à quel point il était populaire. C'est comme si Dale Jr entrait dans les garages! C'est un bon pilote. Il a essayé ma voiture pendant trois jours avant la course et ses connaissances pour les réglages nous ont beaucoup aidés pour notre programme de course sur route.»

Comment expliquer alors que le téléphone ne sonne pas, ni pour Carpentier, ni pour Villeneuve? «Ils sont talentueux, mais nos voitures sont lourdes et ne se pilotent pas comme une F1. Les pilotes qui arrivent sont toujours surpris de la qualité du plateau. Ce n'est pas aussi simple que les gens le croient», dit Joe Balash, directeur de la série Nascar Nationwide.

Évidemment, la crise économique actuelle n'aide personne à trouver de nouveaux commanditaires. Pour l'instant, les déboires des grands constructeurs automobiles ne semblent pas trop affecter le championnat. Les pilotes doivent encore lutter pour se tailler une place parmi les 43 qualifiés.

«Nous avons encore beaucoup de voitures qui se présentent en qualifications, dit Joe Balash. L'an dernier, alors que l'économie commençait à tourner, elles étaient une cinquantaine. De toute façon, même avec 43 voitures sur la grille, c'est plus que la plupart des championnats automobiles.»

Initialement prévue pour 2010, l'arrivée d'un nouveau châssis, plus sécuritaire et maniable, pourrait toutefois être retardée si l'économie ne relève pas le nez. Mais d'ici là, beaucoup d'eau risque de couler sous les ponts.