Patrice Brisebois est un habitué du Grand Prix du Canada. En fait, l'ancien défenseur du Canadien était devenu un favori local au volant de son flamboyant bolide de la série Ferrari Challenge. Ce week-end, il sera spectateur; il est désormais un pilote de la série NASCAR Canadian Tire.

Assis dans le paddock chez Lotus, Brisebois a avoué candidement qu'il aurait peut-être bien aimé être en piste ce week-end. «Les gens étaient devenus habitués de me voir rouler en Ferrari, a-t-il indiqué. J'ai encore ma voiture mais j'ai décidé de me concentrer sur le NASCAR cette année. J'estimais que ça ne valait pas vraiment la peine de faire une seule course en Ferrari Challenge. Mais quand je suis arrivé ici, je me suis dit que ça aurait pu être plaisant. Mais bon, on ne peut pas tout avoir.»

 

 

Pour Brisebois, le passage en NASCAR était essentiel pour la suite de sa carrière de pilote, même s'il a particulièrement aimé piloter sa Ferrari 430. «Conduire une Ferrari, c'est spécial, c'est l'héritage de la course automobile, c'est la technologie de pointe, a-t-il expliqué. J'ai toujours dit qu'une Ferrari, c'est comme un scalpel. On regarde le point de corde, on place le volant et bang! elle s'en va là où on veut. J'ai été chanceux et privilégié. Commencer en Ferrari, c'est quelque chose de spécial.

 

«En NASCAR, on parle d'une technologie ancienne, avec des carburateurs et des freins en acier, mais le son des bagnoles est incroyable, ça rentre dans le corps, a illustré Brisebois. Mais, surtout, le NASCAR Canadian Tire est une série professionnelle, les gars savent conduire. On ne peut pas se permettre de rater un freinage parce que, tout de suite, il y a quelqu'un qui va tenter d'en profiter. On n'a pas le droit à l'erreur. En Ferrari Challenge, les cinq ou six premiers pilotes sont vraiment bons, mais le reste du plateau est composé de gentlemen drivers qui sont là pour s'amuser et qui ne veulent pas endommager leurs voitures.»

 

Différences de pilotage

 

Brisebois, qui ambitionne de courir en série Grand-Am, a ainsi choisi de passer en NASCAR - il a disputé les courses de Trois-Rivières et Montréal, l'an dernier, et il roulera cette année dans une demi-douzaine de courses, celles du Québec, de Toronto et une autre à Antigonish, en Nouvelle-Écosse.

 

Au-delà des différences technologiques entre sa Ferrari et sa nouvelle Dodge, il y a des différences notables de pilotage. «La Ferrari, avec son moteur arrière, ses 490 chevaux, ses freins céramique-carbone et ses leviers de vitesse au volant, est une voiture très facile à conduire, a expliqué Brisebois. Pour un gentleman driver, c'est une belle voiture pour s'amuser en piste. Par contre, quand on la pousse à fond, elle devient plus capricieuse.

 

«En NASCAR, c'est l'inverse, a-t-il enchaîné. D'abord, il y a le poids et les freins en acier. Si on ne fait pas attention, après quatre ou cinq tours on n'a plus de freins. Aussi, le moteur est en avant, la voiture est beaucoup plus survireuse. Il faut être docile sur l'accélérateur car c'est facile de faire déraper l'arrière, quoique c'est tout de même relativement facile à redresser. Avec la Ferrari, quand on dérape, on est près de la perte de maîtrise.»

 

Quand on lui demande laquelle des deux voitures il aime mieux piloter, Brisebois hésite. «J'ai passé plus de temps dans la Ferrari mais j'apprends encore à apprivoiser le NASCAR. Mais quand on a la passion de la course, peu importe le volant qu'on a entre les mains, on a du plaisir, a-t-il déclaré. Mais aujourd'hui, mon but est de m'améliorer et de pousser la voiture à sa limite. Et s'il arrive quelque chose en NASCAR, ça va me coûter moins cher qu'en Ferrari!»