Une histoire de pets. Une collision avec un balayeur. Une bataille entre deux baseballeurs pour une chicane de pool de football. Retour sur les meilleures histoires insolites de 2022.

L’escroquerie de l’année

Avez-vous déjà entendu parler de l’Indian Premier Cricket League ? Non ? Tant mieux. Cette fausse ligue de cricket a été créée par des fraudeurs indiens pour piéger des parieurs russes et ça a fonctionné. Les Russes ont cru au faux terrain (une ferme), aux faux joueurs (des fermiers), aux cris des partisans (préenregistrés) et au faux tableau indicateur (créé par ordinateur). Les fraudeurs, qui avaient accès aux mises en direct, allaient même jusqu’à appeler l’arbitre par walkie-talkie pour contrôler l’action. La ligue a eu le temps de se rendre jusqu’aux quarts de finale avant que la police indienne découvre l’arnaque.

La merde de l’année

Ça faisait quelques mois que l’Olympique Lyonnais tournait autour du pot pour expliquer la mise à l’écart du joueur brésilien Marcelo. « Son comportement inapproprié dans les vestiaires, à l’issue d’un match disputé à Angers, justifie cette décision », avait d’abord indiqué le club dans un communiqué. Puis à la mi-mai, L’Équipe a découvert le pot aux roses. Marcelo a été victime de flatulences abondantes et s’en est moqué dans le vestiaire, ce qui a déplu à ses entraîneurs. Marcelo a évidemment nié l’affaire. Qui dit vrai ? Ça sent mauvais, cette histoire…

PHOTO PHILIPPE DESMAZES, AGENCE FRANCE-PRESSE

Marcelo (à gauche) félicite un coéquipier de l’Olympique Lyonnais.

L’étourderie de l’année

Une partie de soccer dure 90 minutes – sauf si Dieu se tanne avant la fin. C’est ce qui s’est produit, en janvier dernier, lors d’une importante rencontre entre la Tunisie et le Mali. L’arbitre Janny Sikazwe a arrêté le match prématurément, deux fois plutôt qu’une. D’abord, à la 85e minute, puis à la 89e. Les joueurs, les entraîneurs, les spectateurs, tout le monde était abasourdi. Explication de M. Sikazwe : il croit avoir souffert d’une insolation. « Je pense que Dieu m’a dit de terminer le match [plus tôt]. Il m’a sauvé. »

PHOTO MATTHEW CHILDS, REUTERS

Janny Sikazwe a officié un match du Canada à la Coupe du monde.

L’obstruction de l’année (finaliste)

Les entraîneurs adjoints ont la réputation d’être près des joueurs. Après, il y a près… et ceci.

L’obstruction de l’année (gagnant)

Jordan McLaughlin, des Timberwolves du Minnesota, se dirigeait vers un panier facile, en échappée, lorsqu’il s’est fait balayer du revers de la main par un préposé à l’entretien.

La blessure de l’année

Le lanceur Jordan Romano, des Blue Jays de Toronto, a subi une entorse à la cheville en mars dernier. Comment ? En glissant dans un nid-de-poule lors d’une promenade avec son chien. Le releveur a eu la chienne, mais n’a finalement raté qu’une semaine.

PHOTO CHRISTOPHER KATSAROV, LA PRESSE CANADIENNE

Attention à où tu mets les pieds, Jordan !

Le duel de l’année

On a souvent vu des amis, des cousins et même des frères s’affronter lors de parties des ligues majeures de baseball. Mais un marié et son célébrant ? « C’est sûrement la première fois de l’histoire que ça arrive », a texté Tyler Beede (le célébrant) à Logan Webb (le marié), avant la rencontre du 13 août. Les deux lanceurs partants ont offert un grand spectacle. Webb l’a emporté 2-0. Il n’y a toutefois pas eu de lancer du bouquet.

PHOTO SUR LE COMPTE THE KNOT DE LOGAN WEBB

Logan Webb, des Giants de San Francisco, au moment de la grande demande

Le but de l’année

Surprendre le gardien par-derrière, au hockey, c’est spectaculaire. Au soccer ? C’est encore mieux !

La victoire de l’année

C’était le dernier match de la saison. Les Rovers de Bristol avaient besoin d’une victoire par sept buts pour être promus en division supérieure. Un scénario improbable ? Absolument. Impossible ? Pas selon Mary Poppins : « Tout est possible, même l’impossible. »

L’erratum de l’année

« Plus tôt aujourd’hui, la Ligue canadienne de football a publié un communiqué dévoilant l’identité des étoiles des divisions est et ouest, qui ont été choisies par les entraîneurs, les membres des médias et les partisans. Une analyse subséquente des résultats a révélé qu’il y a eu une erreur de calcul des votes, et de leur répartition en fonction de leur poids dans le résultat final. Les résultats diffusés plus tôt sont donc erronés. »

C’est ce qui s’appelle échapper le ballon.

La disqualification de l’année

Antoine Gérard, spécialiste du combiné nordique, a fait le saut, aux Jeux de Pékin, lorsque sa combinaison a déchiré tout juste avant qu’il s’élance du tremplin. Résultat : disqualification. « On n’a pas le droit de sauter avec un trou », s’est-il désolé. Heureusement, il a accepté sa sentence avec philosophie. « Il faut avancer. C’est ainsi que va la vie. Il y a pire ! »

Le coco de l’année

La poche arrière du pantalon d’un baseballeur est la pièce d’équipement la plus sous-estimée du sport professionnel. Elle permet de stocker des gants de frappeur, des graines de tournesol, des feuilles de notes et même des sachets de cocaïne (voir Tim Raines). Mais un téléphone cellulaire ? C’est ce qui est tombé de la poche de Rodolfo Castro, des Pirates de Pittsburgh, lors d’une glissade au troisième but, le 16 août dernier. Le baseball majeur n’a pas apprécié et l’a suspendu un match. Castro n’a pas porté sa cause en appel.

Le pire uniforme de l’année

Le costume de MÉTAL !, la nouvelle mascotte du Canadien ? Excellente candidature. Mais non. La palme revient à la robe portée par Bianca Andreescu lors de son match de premier tour, aux Internationaux des États-Unis. La joueuse canadienne avait l’impression que sa robe remontait après certains coups droits. Elle est donc allée plaider sa cause à l’arbitre afin de pouvoir retraiter au vestiaire sans perdre un de ses deux temps d’arrêt. « Ce n’est pas de ma faute. C’est celle de Nike. Cette robe est tellement nulle [so bad]. Je dois aller me changer. » Elle a réalisé après coup la mauvaise publicité faite pour son équipementier. « Je m’excuse. J’adore Nike, et j’espère que je pourrai être avec eux jusqu’à la fin de ma vie… »

CAPTURE D'ÉCRAN DE LA PARTIE

Bianca Andreescu était insatisfaite de sa robe Nike.

La chicane de l’année

Vous trouvez qu’il y a du monde bizarre dans votre pool de football ? Ça pourrait être pire. Vous pourriez être dans un pool avec des joueurs des ligues majeures de baseball. En mai dernier, Tommy Pham, des Reds de Cincinnati, a frappé au visage Joc Pederson, des Giants de San Francisco, ce qui lui a valu une suspension de trois parties. L’objet du litige ? Pederson s’était moqué de l’ancien club de Pham dans le forum de discussion de leur pool. De plus, il aurait mis un joueur en santé sur sa liste des blessés. Sacrilège ! Pham, extrêmement frustré, s’en est ensuite pris au commissaire du pool, le joueur étoile Mike Trout. « Trout a fait un travail terrible. Il est le pire commissaire de tous les pools », a-t-il lancé – avec un rictus. Trout, penaud, s’est demandé tout haut, devant les journalistes, s’il allait démissionner. « Je n’ai pas encore pris de décision. Mais bon, tous les commissaires des ligues sportives se font huer, non ? »

PHOTO WINSLOW TOWNSON, ASSOCIATED PRESS

Mike Trout

Sources : SoFoot, The Guardian, San Jose Mercury News, Agence France-Presse, Associated Press, The Athletic, The New York Times