(Ottawa) Les gardiens brillent. Avancez de trois cases.

Les attaquants ne produisent pas. Reculez de quatre cases.

Le jeu de puissance débloque. Avancez de cinq cases.

L’infériorité numérique s’écroule. Reculez de six cases.

Ainsi se déroule le camp d’entraînement du Canadien. Le club est empêtré dans un grand jeu de serpents et échelles, dans lequel il est incapable de progresser. Aussitôt monté, aussitôt redescendu. Résultat : une quatrième défaite en quatre matchs préparatoires. Celle-ci de 5-4, en prolongation, face aux Sénateurs d’Ottawa.

Mais bon, il y a quand même eu du positif dans ce revers. Le Canadien commence à débloquer en attaque. Il vient de réussir six buts en quatre périodes et des poussières. Il s’améliore aussi à 5 contre 5. Il était temps. C’est l’aspect qui m’inquiétait le plus depuis le début du camp.

Chances de marquer de qualité à 5 contre 5

  • Contre les Devils : 1 pour, 16 contre
  • Contre les Maple Leafs : 5 pour, 8 contre
  • Contre les Jets : 3 pour, 8 contre
  • Contre les Sénateurs : 6 pour, 9 contre

Source : Natural Stat Trick

Oui, le Tricolore est encore en déficit. Habituez-vous. Ça risque de perdurer, même après les retours fort attendus de Nick Suzuki et de Josh Anderson. Mais au moins, l’aiguille bouge.

« J’ai aimé notre match à 5 contre 5, [mais] j’aimerais qu’on ait un plus grand volume de lancers », a indiqué l’entraîneur-chef Martin St-Louis après la rencontre.

« J’aimerais qu’on soit plus prêts à envoyer une rondelle au filet. Pas toujours chercher le jeu parfait. Je l’ai vécu avec les jeunes équipes que j’entraînais dans le hockey mineur. C’est un peu de notre faute. Si tu regardes nos pratiques, ce sont toutes des petites passes, avec des gens en mouvement. Il faut trouver l’équilibre. »

Vérification faite : depuis le début du calendrier préparatoire, le Canadien est en retard 119-89 au chapitre des tirs cadrés. Mike Hoffman a été particulièrement décevant, samedi, sans le moindre tir cadré, et ce, même s’il a été l’attaquant le plus employé de l’équipe (17 minutes). En fait, il n’a presque pas touché à la rondelle de la soirée.

PHOTO MARC DESROSIERS, USA TODAY SPORTS

Jake Evans déjouant le gardien des Sénateurs Mads Sogaard en première période, samedi

D’autres joueurs, par contre, ont élevé leur niveau de jeu. C’est le cas de Jake Evans, auteur de deux buts à forces égales, samedi soir. Un de ces buts a été marqué lors d’un 2 contre 0 initié par son partenaire de trio, Rem Pitlick.

Ces deux-là se trouvent sur la patinoire. Ils n’ont rien perdu de leur complicité de la saison dernière (+ 8 ensemble sous les ordres de Martin St-Louis). « Ce sont deux joueurs différents, qui se complètent bien, a expliqué St-Louis. Ce sont des travaillants. Jake va pousser et aller au filet. Ça donne un petit peu d’espace à Pitlick pour faire ses jeux. »

Pitlick a lui aussi louangé Evans. « Ce qui a le plus de valeur à mes yeux chez un coéquipier, c’est qu’il pense d’abord à faire des passes. Ou qu’il soit un bon passeur. Jake, c’est ça. Je l’ai affronté à l’université. Il était à Notre Dame. Moi, au Minnesota. Nous savions tous que lorsque Jake était dans l’autre équipe, il allait faire de beaux jeux. »

L’attaque du Canadien ne peut pas reposer seulement sur le trio de Nick Suzuki et l’avantage numérique. Tant mieux si des plombiers, comme Evans et Pitlick, contribuent aussi au pointage.

Maintenant, qu’est-ce qui fonctionne moins bien ?

L’infériorité numérique, assurément. Les unités spéciales du Canadien, à court d’un homme, n’ont rien de spécial. En deuxième période, Kaiden Guhle a écopé d’une pénalité pour avoir retenu. Il est resté au banc des pénalités… six secondes. En fin de troisième période, Michael Matheson a été puni pour avoir envoyé la rondelle par-dessus la baie vitrée. Lui non plus n’a pas eu le temps de se rafraîchir. Huit secondes plus tard, il retrouvait ses coéquipiers.

Le Canadien a maintenant accordé six buts en infériorité numérique, en seulement quatre matchs préparatoires. Il devra trouver la solution pour s’extirper de cette mare de serpents, pour retrouver le chemin des victoires.