Votre première dose de vaccin vous a causé un mal de tête carabiné ? Je sympathise. Au moins, ça vous aura préparé pour la giga-céphalée qui vous affligera après avoir lu cette chronique sur les statistiques les plus incroyables, insolites et inutiles de la saison de Connor McDavid.

Des chiffres qui feront exploser votre cerveau !

Commençons mollo. Avec de doux petits chatouillis sur votre lobe frontal.

Le joueur étoile des Oilers d’Edmonton a maintenant 102 points en 54 parties. C’est énorme. Faramineux. Éléphantesque. Attendez, ce n’est pas assez fort. Il faut créer une nouvelle épithète. Genre… mammouthesque. Oui, c’est ça, une saison mammouthesque. La meilleure pour un hockeyeur de la Ligue nationale dans le siècle présent.

POINTS PAR MATCH EN UNE SAISON DEPUIS 2000
Connor McDavid (2021) 1,89*
Mario Lemieux (2001) 1,77
Sidney Crosby (2012) 1,68
Sidney Crosby (2011) 1,61
Nikita Kucherov (2019) 1,56

C’est impressionnant. Mais ce qui l’est davantage, c’est que ses 102 points lui auraient permis de remporter le championnat des marqueurs en 2000. Et en 2002. Et en 2004. Et en 2015. Toutes des saisons complètes de 82 matchs. Connor McDavid aurait même devancé le meilleur marqueur du circuit en 2015, Jamie Benn, des Stars de Dallas, par au moins 15 points !

Une autre façon de prendre la mesure de la domination extrême de McDavid, c’est en comparant ses statistiques à celles d’autres joueurs d’élite de la LNH. Son coéquipier Leon Draisaitl, au deuxième rang des meilleurs marqueurs du circuit, n’a « que » 81 points. Et le suivant, Brad Marchand, des Bruins de Boston, n’a « que » 69 points.

Des écarts respectifs de 26 % et 48 %. C’est hautement inhabituel.

Au fait, qui est le dernier joueur à avoir devancé ses poursuivants avec autant d’aisance ?

Wayne Gretzky.

En 1987.

Ni McDavid, ni Draisaitl, ni Marchand n’était né…

* * *

Votre êtes toujours là ? Ça pétille là-haut ? Super. Alors, taquinons un peu votre lobe pariétal. Comment ? En opposant Connor McDavid à des équipes complètes.

— Les Blue Jackets de Columbus ont disputé 199 minutes en supériorité numérique. Les Ducks d’Anaheim ? 220. Connor McDavid ? 227.

— Le centre des Oilers a réussi 18 matchs de 3 points ou plus cette saison. Pour une saison tronquée, c’est exceptionnel. C’est aussi davantage que le total de tous les joueurs du Canadien de Montréal — réunis !

— Mieux : McDavid a atteint le plateau des 40 points avant que les Ducks ne comptent leur 40e but.

— Mieux, mieux, mieux : le jour où McDavid a inscrit son 60e point, les joueurs des Sabres de Buffalo n’avaient compté que 59 buts, en excluant ceux en tirs de barrage.

Oh, quelques fils viennent de se toucher. Je peux sentir le roussi de ma salle à manger, et ce ne sont pas mes rôties qui brûlent — je déjeune aux Alpha-Bits. Permettez que je vous achève en surexcitant votre lobe occipital.

— Enlevons à Connor McDavid tous ses points à forces égales. Il lui en reste 35. Soit assez pour devancer tous les joueurs des Ducks d’Anaheim, des Red Wings de Detroit, des Predators de Nashville, des Devils du New Jersey et des Sénateurs d’Ottawa.

— Si sa saison avait pris fin lors de la semaine de relâche scolaire, le 6 mars, McDavid aurait eu 45 points. Un plateau qu’aucun joueur du Canadien n’a encore atteint, deux mois plus tard.

— Enfin, le coup de massue. Retirons-lui tous ses buts. Oui, oui, tous ses buts. Sans exception. Il lui resterait 69 points. Eh bien, croyez-le ou non, ce serait suffisant pour lui conférer le titre de meilleur marqueur de TOUTES les autres équipes de la Ligue nationale.

Boooooooooum !

Sur ce, amis lecteurs, bon déjeuner. Et n’oubliez pas de ramasser vos petits bouts de cerveau qui traînent un peu partout. Même – et surtout – dans votre bol d’Alpha-Bits.

* Toutes les statistiques ont été compilées avant les matchs de mardi soir.