Vladimir Klitschko met en jeu samedi ses deux titres des lourds IBF et WBO face à l'Ouzbek Ruslan Chagaev, à Gelsenkirchen (Allemagne), avec pas grand chose à gagner, si ce n'est asseoir sa domination et renouer un peu avec le glorieux passé de la catégorie.

A en croire des médecins américains, Klitschko risquerait même bien plus que ses titres, puisque son adversaire est porteur de l'hépatite B, «un virus très virulent et qui se transmet facilement», selon l'Association américaine des médecins de boxe (AAPRP), qui a recommandé le report du combat.

La présence du virus chez l'Ouzbek, bien qu'il soit porteur sain, avait entraîné l'annulation d'un combat avec le Russe Nicolaï Valuev, fin mai à Helsinki, qui devait permettre de départager les deux pugilistes qui se revendiquent champion des lourds WBA.

Le titre WBA n'est donc toujours pas officiellement attribué, et ne sera donc pas en jeu, contrairement aux ceintures IBF et WBO de Klitschko.

L'affrontement de samedi est aussi le résultat de la blessure au dos du britannique David Haye, ancienne terreur des lourd-légers, qui n'avait pas lésiné sur les provocations pour faire monter la pression.

«Oui, j'ai une animosité personnelle pour Vladimir. Il craint. C'est une m.... Je n'aime pas son style, je n'aime pas ce qu'il représente», avait déclaré Haye lors d'une conférence de presse à Londres où il s'était présenté avec un tee-shirt montrant les frères Klitschko décapités.

Cela avait provoqué une ruée sur les places pour assiter au combat, plus de 55 000 spectateurs ayant acheté leur billet pour le stade du club de football de Schalke 04, au moment du forfait.

60 000 spectateurs

Pour autant, 60 000 personnes garniront les tribunes de la Veltins-Arena, et les spécialistes ne boudent pas non plus leur plaisir, le prestigieux magazine américain The Ring ayant même accordé à ce combat le statut rare de championnat du monde de la catégorie.

Pour beaucoup d'observateurs, Chagaev (25 victoires, dont 17 avant la limite et 1 nul) sera un adversaire bien plus redoutable pour Klitschko que Haye.

Mais Klitschko (52 victoires dont 46 KO et 3 défaites) se battra avant tout pour aider l'ancienne catégorie-reine, boudée par les Américains, faute de champion locaux, à relever la tête. «C'est marrant d'entendre les Américains dire que la catégorie est morte, parce qu'ici en Europe, on n'a pas cet avis», assure Klitschko.

Pour l'entraîneur des frères Klitschko, Manny Steward, qui était aussi celui du britannique Lennox Lewis, également roi de la catégorie, «les Américains se détournent des lourds parce qu'ils ne sont plus les maîtres». «Les critiques que l'on adresse à Vladimir, je les entendais déjà avec Lennox. (...) Les Américains finiront par changer d'avis sur Vladimir», assure-t-il.

«Sur 55 adversaires, 46 n'ont pas tenu la limite contre moi, c'est un bilan médiocre, ça ? Je trouve que mon rythme s'améliore encore, et un boxeur poid-lourd devient encore plus fort passé 30 ans», affirme l'Ukrainien, qui en a 33.