Bennedict Mathurin était de passage à l’école Henri-Bourassa de Montréal-Nord pour sensibiliser une vingtaine d’élèves-athlètes aux méfaits du vapotage et prodiguer quelques conseils sur leur jeu. Le joueur de la NBA a apporté des sourires, des leçons et surtout bien des caméras et admirateurs.

Tout au long de l’exercice d’une heure, tout tournait autour du natif du quartier.

Photo ici, photo là. Bennedict par-ci, Bennedict par-là. Son pouvoir d’attraction a été si grand qu’une poignée de jeunes se sont amassés devant la fenêtre du gymnase, curieux de voir à l’œuvre la vedette des Pacers de l’Indiana.

Mathurin a tellement été en demande que chaque personne qui a gravité autour du gaillard de 6 pi 5 po est accessoirement devenue une personnalité publique. « On va être famous ! », s’est exclamé l’un des élèves-athlètes à son ami après avoir réalisé une entrevue télévisuelle avec l’un des nombreux médias présents.

Malgré le fait qu’il ait été propulsé au statut de supervedette, Mathurin a soutenu qu’il est « toujours le même » que celui qui a grandi rue Dagenais.

J’ai toujours cru que j’aurais pu être acteur. Donc depuis que je suis jeune, je pensais que j’étais populaire. Même si je deviens habitué, je tente de rester aussi humble que possible.

Bennedict Mathurin, joueur des Pacers de l’Indiana

Il a d’ailleurs profité de son retour à Montréal pour faire un arrêt à un match de l’Alliance de Montréal et est passé à un IGA de son patelin. Partout où il est passé, il a offert des sourires – parlez-en aux élèves-athlètes de mardi matin. Or, il a affirmé que c’est un sentiment qui va des deux côtés.

« Ça m’a donné un gros sourire de venir ici », a-t-il indiqué. Son seul regret, c’est qu’il n’a « pas réussi beaucoup de tirs ». « Alors je vais aller dans le gym cet après-midi. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Bennedict Mathurin tentant un panier à l’école Henri-Bourassa de Montréal-Nord

Loin de la rue comme modus operandi

En plus de donner des conseils sur le plan technique, le Québécois y est allé de quelques recommandations sur la vie en général. En premier, bien choisir sa garde rapprochée.

« Où j’ai grandi, ça a été difficile, a admis Mathurin. Certaines personnes autour de moi fumaient et vapotaient. Pour moi, c’est comme si j’avais des œillères. Je ne peux assez remercier ma sœur qui m’a toujours guidé sur le droit chemin, celui de l’école et non celui de la rue. Je n’ai pas dérogé de mon but.

« L’essentiel, c’est d’avoir un bon groupe d’amis, un qui veut le mieux pour toi. Tu dois savoir qui veut t’aider et qui ne le veut pas. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

En plus de donner des conseils sur le plan technique, le Québécois y est allé de quelques recommandations sur la vie en général.

Qui plus est, l’école qu’il a visitée est au cœur de son quartier. « Je sais quelles sont les difficultés, car moi aussi j’ai grandi à Montréal-Nord. Je sais que je peux être une figure d’autorité, surtout pour ceux qui viennent d’ici. »

Or, Mathurin sait bien qu’ils sont très peu à un jour atteindre la NBA, c’est pourquoi il propose aux élèves d’être assidus dans leurs études.

« Jusqu’à mes 15 ans, je voulais aller à l’université, s’est remémoré le joueur de 20 ans. Je voulais faire quatre ans à l’université et obtenir mon diplôme. Ma sœur me taquine souvent et me rappelle que je n’ai pas de diplôme, mais j’aurais aimé ça. Pour ceux qui disent que c’est la NBA ou rien, je leur dis : ‟Woah. Ne va pas de A à Z. Il ne faut pas brûler les étapes B, C. Faut tu te rappelles d’où tu viens.” »

D’où il vient, c’est également un terreau fertile pour des joueurs de la NBA. Chris Boucher, Luguentz Dort et lui sont tous des athlètes de Montréal-Nord qui ont accédé au plus haut sommet. Fort à parier que leurs successeurs auront été inspirés par ces joueurs.

« Lu [Luguentz Dort] et moi, on travaille très fort pour redonner à la ville, et c’est important de continuer à être des modèles inspirants », a conclu Mathurin.